La Oroya, une des villes les plus dangereuses au monde
La Oroya, située dans les Andes péruviennes à une altitude de 3 717 mètres, est une petite ville connue pour ses activités minières, notamment le traitement du cuivre, du zinc, de l’argent et du plomb. Malheureusement, la construction d’une fonderie en 1922 a eu des conséquences dévastatrices sur l’environnement et la santé des habitants. Une étude publiée par Time révèle que cette installation, reprise en 1997 par Doe Run Peru, a engendré une pollution toxique persistante depuis un siècle.
Les dégâts causés à l’environnement sont tels que Pure Earth a classé La Oroya parmi les endroits les plus pollués de la planète. Les ressources naturelles de la ville—air, eau et sol—sont gravement contaminées par des métaux lourds et d’autres éléments toxiques résultant de la fonderie. Cette situation met particulièrement en danger les enfants, dont 99 % présentent des niveaux de plomb dans le sang qui dépassent les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, avec des concentrations trois fois supérieures à la normale.
Les effets de cette pollution sur la santé sont alarmants, avec des enfants souffrant de troubles de croissance et de dommages permanents au développement cérébral. Des neuroscientifiques ont observé des nouveau-nés présentant des niveaux élevés de plomb, accumulés in utero, tandis que des tests de sol ont détecté des contaminations par le plomb, l’arsenic et le cadmium. Les risques de cancer augmentent également en raison de l’exposition à ces polluants, souvent présents dans l’eau et les aliments.
Des mesures pour remédier à la situation
Face à cette crise environnementale, le gouvernement péruvien a dû adresser des violations environnementales à Doe Run Peru, entraînant la fermeture de la fonderie à la suite des coûts de nettoyage trop élevés. Cependant, les dommages étaient déjà instaurés, et des programmes de santé publique ont été mis en place pour tenter d’endiguer la situation. Ces initiatives comprennent des tests sanguins semestriels pour tous les enfants.
Parallèlement, le conseil environnemental national du Pérou a instauré un système d’alerte pour minimiser l’exposition des habitants aux contaminants nocifs, avertissant ainsi les résidents en cas de mauvaise qualité de l’air.