Le Venezuela dénonce la torture au Salvador : enquêtes ouvertes

par Olivier
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Le Venezuela dénonce la torture au Salvador : enquêtes ouvertes
Venezuela, El Salvador

Logo 20 Minutes avec AFP

Le Venezuela accuse le Salvador de torture, violences sexuelles et conditions de détention inhumaines à l’encontre de 252 migrants vénézuéliens expulsés des États-Unis et incarcérés dans la prison de haute sécurité Cecot. Ces migrants, détenus pendant quatre mois dans une prison conçue pour les membres des gangs salvadoriens, ont témoigné de sévices graves, notamment de cellules sans lumière ni ventilation, d’isolement prolongé, d’absence totale de contact avec des avocats et leurs familles, ainsi que d’abus physiques et psychologiques.

Ces expulsions ont eu lieu en mars, conformément à une loi remontant à 1798 sur les « ennemis étrangers », les autorités américaines suspectant ces individus d’appartenir au gang criminel vénézuélien « Tren de Aragua », classé organisation terroriste. À leur arrivée au Salvador, leur condition de détention a suscité l’indignation de Caracas, qui y voit une violation manifeste des droits humains.

Une enquête officielle pour crimes contre l’humanité

Le procureur général vénézuélien, Tarek William Saab, a annoncé l’ouverture d’une enquête officielle visant le président salvadorien Nayib Bukele ainsi que plusieurs membres de son gouvernement, les accusant de crimes contre l’humanité. Lors d’une conférence de presse à Caracas, il a précisé que 80 procureurs sont mobilisés pour recueillir les témoignages des migrants à leur retour.

Parmi ces témoignages, celui d’Andry Hernandez Romero, coiffeur et maquilleur de 32 ans, est particulièrement poignant : « Nous avons subi des tortures, des agressions physiques et psychologiques. J’ai été abusé sexuellement par les autorités salvadoriennes elles-mêmes. » Des images diffusées par le ministère public illustrent une détention où les détenus croyaient ne jamais revoir leurs familles.

Des conditions de détention déplorables

Les récits des migrants convergent vers des pratiques brutales : cellules sans lumière ni ventilation, isolement prolongé, nourriture avariée, eau impropre à la consommation, interdiction de toute communication avec des avocats ou proches, et recours à des balles en caoutchouc contre les détenus. Le parquet vénézuélien qualifie ces actes d’« attaques systématiques » infligées aux détenus.

Un accord diplomatique controversé

Le transfert des migrants s’inscrit dans un accord conclu à la dernière minute entre Caracas et Washington. En échange de la libération de ces 252 détenus, le Venezuela a relâché dix citoyens et résidents américains emprisonnés sur son territoire, ainsi qu’environ 80 prisonniers politiques présumés. Jorge Rodriguez, président du Parlement vénézuélien et négociateur, a précisé que seules les autorités américaines ont été parties prenantes des négociations, écartant toute discussion directe avec Nayib Bukele qu’il a qualifié de « clown ».

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