Partenariat Pimkie-Shein : Les fédérations textiles en colère

par Olivier
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Partenariat Pimkie-Shein : Les fédérations textiles en colère
France, Chine
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L’essentiel

  • Les fédérations textiles françaises s’opposent fermement au partenariat entre Pimkie et la plateforme asiatique Shein.
  • Cette alliance illustre la fragilité du secteur textile européen face à la concurrence des géants asiatiques.
  • Les organisations textiles européennes demandent à l’Union européenne de freiner l’expansion de Shein, Temu et AliExpress, accusés de concurrence déloyale et de pollution environnementale.

Un acteur fragilisé par la crise

Les fédérations textiles françaises se sont vivement élevées contre l’alliance annoncée entre Pimkie et la plateforme d’e‑commerce asiatique Shein. Cette réaction intervient au moment où plusieurs organisations du secteur signaient une lettre à l’Union européenne pour réclamer « des actions d’urgence » face à la mode ultra‑éphémère.

Shein a annoncé que Pimkie intégrait son programme Shein Xcelerator, qui doit permettre à l’enseigne française de vendre ses produits dans 160 pays via la plateforme. Pour les professionnels du secteur, ce « partenariat stratégique » est un « déshonneur ». « Le choix de Pimkie d’ouvrir ses portes à Shein est un signal inacceptable », a estimé l’Alliance du Commerce, ajoutant qu’« on ne peut pas normaliser un partenariat avec un acteur qui ne respecte aucune des règles que les autres enseignes s’efforcent d’appliquer ».

Fondée en 1971, Pimkie compte près de 200 magasins en France et emploie plus de 700 personnes. L’enseigne a traversé une période difficile, marquée par deux plans sociaux et une procédure de sauvegarde. Pour les fédérations, ce rapprochement illustre la fragilité du prêt‑à‑porter milieu de gamme, qui lutte pour survivre face à la concurrence des géants asiatiques. « Cela montre à quel point nos entreprises sont faibles », a réagi Mario Jorge Machado, président de la fédération européenne Euratex, évoquant aussi la pression exercée par Temu et AliExpress.

L’Europe appelée à réagir

Cette annonce a été d’autant plus mal reçue qu’elle intervenait le même jour où plusieurs organisations textiles européennes, dont celles d’Italie, d’Espagne et d’Allemagne, signaient une lettre ouverte à la Commission européenne. Elles demandent à l’UE de freiner l’expansion de Shein, Temu et AliExpress, dénonçant concurrence déloyale, non‑respect des normes et pollution environnementale.

Les signataires rappellent qu’en 2024, 4,5 milliards de colis ont été importés dans l’Union européenne via ces plateformes et s’inquiètent de la « hausse sans précédent des déchets textiles » ainsi que de la « pression intenable » exercée sur les entreprises locales.

« Négocier leur survie »

Lors d’une intervention au salon Première Vision à Paris, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier‑Runacher a souligné l’ampleur des investissements publicitaires réalisés par ces acteurs : 43,8 millions d’euros pour Shein en 2023, contre 27,5 millions pour Temu.

Face à cette situation, les fédérations demandent une réaction rapide des pouvoirs publics et européens. « Elles ne sont pas en bonne position pour négocier leur survie », a averti Mario Jorge Machado, rappelant la nécessité d’un soutien urgent aux entreprises du textile confrontées à une concurrence mondiale disruptive.

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