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Qu’est-il Advenu des Corps de Ces Gangsters ?
Ceux qui vivent par l’Ă©pĂ©e pĂ©rissent par l’Ă©pĂ©e. Cette sagesse biblique pourrait ĂŞtre plus justement appliquĂ©e au crime organisĂ© si l’on remplace « épĂ©e » par « arme Ă feu ». Cela peut ĂŞtre vrai pour bon nombre de membres de rang infĂ©rieur du crime organisĂ© – ceux qui n’atteignent jamais le sommet. Mais pour les barons de la pègre, cela ne s’applique souvent pas.
En ce qui concerne le crime organisĂ© amĂ©ricain, les dirigeants suprĂŞmes sont souvent morts de manière paisible. En fait, les plus grands parrains de la Cosa Nostra de New York sont tous enterrĂ©s dans une poignĂ©e de cimetières Ă Brooklyn et dans le Queens, ayant souvent reçu des funĂ©railles et des sĂ©pultures catholiques. On peut en dire autant d’Al Capone ou de Meyer Lansky. En somme, les histoires de ce qu’il advient de leurs corps sont remarquables prĂ©cisĂ©ment parce qu’elles sont si typiques et ennuyeuses.
Mais tout le monde n’a pas connu une mort paisible. Des hors-la-loi comme Jesse James et Bonnie et Clyde ont connu des fins violentes plus attendues, dans ce dernier cas, ils ont fini comme objets d’exposition dans leurs villes d’origine. Et puis, bien sĂ»r, il y a Jimmy Hoffa, dont le corps n’a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©.
Alphonse Al Capone
Al Capone, vĂ©ritable figure emblĂ©matique de la mafia amĂ©ricaine, n’a jamais Ă©tĂ© jugĂ© ou condamnĂ© pour la contrebande d’alcool, l’extorsion, la prostitution ou les nombreux meurtres, y compris le massacre de la Saint-Valentin, dans lesquels son syndicat Ă©tait impliquĂ©. Ce n’est que grâce au fisc, pour fraude fiscale et revenus criminels non dĂ©clarĂ©s, que Capone a finalement Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© pendant 11 ans. Il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© après sept ans pour des raisons mĂ©dicales en raison de complications neurologiques dues Ă la syphilis, mais il vivait avec la capacitĂ© mentale d’un enfant de 12 ans. Il est mort d’une attaque cĂ©rĂ©brale en Floride en 1947, une fin tranquille pour quelqu’un ayant menĂ© une vie si violente.
Après son dĂ©cès, le corps de Capone a Ă©tĂ© apprĂŞtĂ© pour sa veillĂ©e funèbre Ă Miami, oĂą les visiteurs, anonymes de prĂ©fĂ©rence, rendaient hommage en entrant par l’arrière de la morgue. Louis Rago, le fils du propriĂ©taire du funĂ©rarium de Chicago qui s’est occupĂ© des funĂ©railles de Capone, a confiĂ© au Chicago Tribune que le corps a Ă©tĂ© transportĂ© sans grande cĂ©rĂ©monie vers le cĂ´tĂ© ouest de Chicago, puis rapidement conduit Ă une Ă©glise pour une messe funèbre et enterrĂ© au cimetière Mount Olivet de la ville, avec aussi peu de publicitĂ© et de prĂ©sences que possible — uniquement la famille et quelques amis proches. La presse en avait Ă©tĂ© exclue.
Dans les annĂ©es 1950, le corps de Capone a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© Ă son lieu de repos actuel au cimetière catholique Mount Carmel de Hillside, bien que les raisons de ce transfert soient restĂ©es privĂ©es par respect pour la famille, selon un communiquĂ© de l’organisation des cimetières catholiques de Chicago au Chicago Tribune.
John Gotti
John Gotti, surnommĂ© le « Don Teflon » pour avoir Ă©chappĂ© Ă deux procès pĂ©naux dĂ©sastreux dans l’histoire judiciaire amĂ©ricaine, a finalement Ă©tĂ© rattrapĂ© par la justice en 1992. Il fut alors condamnĂ© Ă la prison Ă vie pour le meurtre de son ancien patron, le parrain Paul Castellano. Gotti est dĂ©cĂ©dĂ© en prison fĂ©dĂ©rale en 2002, des suites d’un cancer de la gorge.
Le corps de Gotti a Ă©tĂ© mis en terre avec tout le faste possible. Son cortège funèbre comptait 300 personnes et 100 vĂ©hicules, dont des limousines noires et plus de 24 voitures de fleurs. Il fut enterrĂ© au cimetière de St. John’s dans le Queens, près de son fils Frankie, mort Ă 12 ans après avoir Ă©tĂ© renversĂ© par une voiture.
MalgrĂ© le soutien massif de ses associĂ©s et de sa famille, l’Ă©vĂ©nement fut marquĂ© par un conflit avec l’Église catholique. Celle-ci refusa de cĂ©lĂ©brer une messe funĂ©raire pour Gotti, le considĂ©rant comme un pĂ©cheur public non repenti. Selon certaines sources anonymes rapportĂ©es par le New York Post, Gotti aurait pu se repentir et recevoir l’absolution en prison. Toutefois, le Bureau fĂ©dĂ©ral des prisons refusa de confirmer s’il avait rencontrĂ© un aumĂ´nier catholique. De plus, en vertu du secret de la confession, mĂŞme si Gotti s’Ă©tait repenti, le prĂŞtre n’aurait pas pu le rĂ©vĂ©ler. Faute de preuves claires de son repentir, l’Ă©vĂŞque Thomas Daly de Brooklyn n’a eu d’autre choix que de refuser la demande de funĂ©railles de la famille.
Maier Suchowljansky (alias Meyer Lansky)
Meyer Lansky, personnage influent de Murder, Inc. et du monde du crime durant la Prohibition, aurait prĂ©fĂ©rĂ© ĂŞtre enterrĂ© en IsraĂ«l, surtout que les autoritĂ©s amĂ©ricaines commençaient Ă le poursuivre pour des impĂ´ts impayĂ©s concernant son empire du jeu. Lansky, de confession juive, Ă©tait un fervent supporter de l’État israĂ©lien. Cependant, le gouvernement israĂ©lien ne lui a pas accordĂ© son droit de retour en raison de prĂ©occupations de sĂ©curitĂ© nationale. Il s’est donc installĂ© Ă Miami, oĂą il est dĂ©cĂ©dĂ© d’un cancer du poumon en 1983 Ă l’âge de 81 ans, après avoir passĂ© Ă peine 40 jours en prison au cours de sa carrière criminelle qui a durĂ© près de sept dĂ©cennies, dĂ©butĂ©e Ă l’adolescence Ă la fin des annĂ©es 1910.
Le service funĂ©raire de Lansky fut modeste et discret. Bien qu’on ait prĂ©tendu qu’il avait cachĂ© jusqu’Ă 400 millions de dollars, Lansky a en rĂ©alitĂ© connu des temps difficiles. Contrairement Ă d’autres figures du crime organisĂ© qui vivaient luxueusement en Floride, Lansky vivait dans un appartement de communautĂ© de retraitĂ©s que la Jewish Telegraphic Agency a dĂ©crit comme un « boulevard d’Ă©lĂ©gance dĂ©clinante sur cette Ă®le refuge pour les juifs âgĂ©s. » Son enterrement, prĂ©sidĂ© par le rabbin Semaryahu Swirsky, n’a durĂ© que 15 minutes et n’a rassemblĂ© qu’une poignĂ©e de proches et d’amis de la rĂ©gion. Son corps a ensuite Ă©tĂ© enterrĂ© dans une tombe simple au cimetière Har Nebo de Miami, marquant la fin tranquille de la vie de l’un des gangsters les plus notoires des États-Unis.
Bernardo Provenzano
La vie de Bernardo Provenzano est l’une de ces histoires de mafia qui semblent trop extravagantes pour ĂŞtre vraies – et pourtant, elle l’est. Ce patron sicilien dirigeait son organisation depuis une ferme en ruine avec deux machines Ă Ă©crire et quelques Bibles, utilisant des chiffres et des codes pour ordonner des exĂ©cutions, prĂ©tendument en faisant Ă©craser ses adversaires par des tracteurs. Il est dĂ©cĂ©dĂ© en 2016 près de Milan alors qu’il purgeait une peine Ă perpĂ©tuitĂ© pour les meurtres de fonctionnaires italiens anti-mafia.
Les funĂ©railles de Provenzano ont Ă©tĂ© complexes car, en Italie, les funĂ©railles mafieuses attirent souvent toutes sortes de sympathisants locaux, au grand dĂ©sarroi de l’État italien. Il y avait aussi la question de savoir s’il recevrait des funĂ©railles catholiques, malgrĂ© son passĂ© criminel. La police italienne a permis des funĂ©railles publiques mais a interdit toute procession qui aurait donnĂ© aux habitants de Corleone, en Sicile, l’occasion d’honorer le boss. En fin de compte, Provenzano a eu une messe funĂ©raire Ă laquelle ont assistĂ© des membres proches de la famille et des amis, et il a Ă©tĂ© enterrĂ© dans une parcelle familiale sans aucune rĂ©fĂ©rence Ă sa vie passĂ©e.
Par ailleurs, l’Église catholique a Ă©tĂ© vivement critiquĂ©e pour avoir autorisĂ© ces funĂ©railles. Les critiques ont rappelĂ© que le pape François avait dĂ©clarĂ© que les mafieux Ă©taient excommuniĂ©s de l’Église et finiraient en enfer Ă moins de se repentir. Provenzano semblait certainement correspondre Ă ce profil – Ă moins qu’il ne se soit repenti en prison.
Salvatore Lucania (alias Charles Lucky Luciano)
NĂ© Ă Naples, Salvatore Lucania, mieux connu sous le nom de Charles « Lucky » Luciano, Ă©tait un roi de la contrebande pendant la Prohibition. Ce gangster notoirement rusĂ© a mĂŞme servi son pays en facilitant l’invasion de la Sicile par l’armĂ©e amĂ©ricaine en 1943, connue sous le nom d’OpĂ©ration Husky. En Ă©change de son aide, il a reçu une libĂ©ration conditionnelle de prison en 1946 et a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© en Italie. C’est Ă Naples qu’il est dĂ©cĂ©dĂ© en 1962 après une rĂ©union avec le cinĂ©aste Martin Gosch, qui souhaitait rĂ©aliser une biographie de lui. Après leur rencontre Ă l’aĂ©roport international de Capodichino, Luciano a succombĂ© Ă une crise cardiaque.
Pendant son sĂ©jour en Italie, Luciano se plaignait frĂ©quemment de son mal du pays, en particulier de New York, la ville qu’il considĂ©rait comme son foyer depuis son enfance passĂ©e aux États-Unis. Il souhaitait ĂŞtre enterrĂ© dans le mausolĂ©e familial qu’il avait achetĂ© pour ses parents ainsi que pour une tante et un oncle. Ainsi, son corps fut rapatriĂ© Ă New York après des funĂ©railles catholiques discrètes en Italie, pour une inhumation modeste et sans cĂ©rĂ©monie. Seuls deux de ses frères Ă©taient prĂ©sents pour accueillir le corps.
MalgrĂ© la maigre assistance, un cortège funèbre a tout de mĂŞme eu lieu, bien que diffĂ©rant largement des cĂ©rĂ©monies fastueuses typiques des funĂ©railles de la mafia. Le cortège Ă©tait composĂ© de 25 voitures. Une seule transportait les proches du dĂ©funt, tandis que les 24 autres Ă©taient occupĂ©es par des journalistes et des agents fĂ©dĂ©raux de diverses agences, prĂ©sents pour s’assurer qu’aucun acte illicite ne se produise lors des funĂ©railles.
Arthur Flegenheimer (alias Dutch Schultz)
Moins connu mais tout aussi impitoyable, le gangster de l’Ă©poque de la Prohibition Flegenheimer subissait en 1935 la pression du procureur new-yorkais Thomas Dewey en raison de ses crimes de racket. Flegenheimer proposa Ă Albert Anastasia, chef de Murder, Inc., d’assassiner Dewey. Mais il oublia une règle cardinale du crime organisĂ© : ne tuer les reprĂ©sentants du gouvernement qu’en cas de nĂ©cessitĂ© absolue. Anastasia refusa. Craignant que Flegenheimer n’agisse seul et n’attire l’attention des autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales sur le monde des gangs de New York, Anastasia fit abattre Flegenheimer et ses trois gardes du corps Ă Newark, dans le New Jersey. Cependant, Flegenheimer survĂ©cut.
Alors qu’il Ă©tait clair qu’il ne survivrait probablement pas Ă la chirurgie, Flegenheimer, qui Ă©tait juif, eut une crise de conscience et dĂ©cida de se convertir au catholicisme. Un prĂŞtre fut convoquĂ© en urgence pour lui administrer les sacrements, et il mourut peu de temps après. Bien que sa repentance de dernière minute ait suscitĂ© un certain Ă©moi, les cercles catholiques notèrent Ă l’Ă©poque que si Flegenheimer Ă©tait sĂ©rieux quant Ă sa conversion et Ă sa repentance, rien ne justifiait de le repousser.
Flegenheimer fut enterrĂ© lors d’une petite cĂ©rĂ©monie catholique secrète avant l’aube, Ă laquelle n’assistèrent que cinq personnes : sa mère, sa sĹ“ur, sa femme, et deux autres hommes. Bien qu’il ait bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un enterrement catholique, sa mère, juive orthodoxe, demanda qu’il soit enterrĂ© en portant un Tallit — un châle de prière juif — en hommage Ă ses origines.
Carlo Gambino
Carlo Gambino est l’un des mafieux les plus cĂ©lèbres des États-Unis, rivalisant avec Al Capone pour le titre. Ayant failli devenir le « parrain des parrains » de La Cosa Nostra Ă New York, Gambino a passĂ© moins de deux ans en prison au cours de ses cinquante ans de carrière, principalement pour des accusations fiscales liĂ©es au trafic d’alcool. Son expulsion vers l’Italie en 1921 fut Ă©vitĂ©e grâce Ă des problèmes de santĂ©, et il est mort paisiblement Ă Long Island, New York, en 1976.
Son enterrement ne fut pas l’Ă©vĂ©nement grandiose rempli de hommages de membres de la Cosa Nostra que l’on aurait pu attendre pour l’un des hommes les plus puissants de New York, principalement parce que sa famille souhaitait une cĂ©rĂ©monie plus intime. Environ 350 personnes ont assistĂ© aux funĂ©railles, en majoritĂ© des amis, des parents et des voisins, plutĂ´t que des gangsters, bien que quelques limousines noires aient fait partie du cortège funèbre. La foule Ă©tait si nombreuse — y compris un grand nombre d’agents fĂ©dĂ©raux — que les proches de Gambino durent renvoyer de nombreux sympathisants Ă la porte. Un des Ă©lĂ©ments les plus coĂ»teux de la cĂ©rĂ©monie fut sans doute le cercueil Ă 7 000 dollars dans lequel le parrain de la Cosa Nostra a Ă©tĂ© inhumĂ©.
Après les funĂ©railles, Gambino fut enterrĂ© au cimetière Saint-Jean dans le Queens, oĂą il repose encore aujourd’hui.
Heriberto Lazcano
Heriberto « le Bourreau » Lazcano Ă©tait l’un des chefs de cartel les plus redoutĂ©s du Mexique et fondateur du cartel des Zetas. Sous sa direction, le cartel a fait exploser une cĂ©lĂ©bration du Jour de l’IndĂ©pendance mexicaine en 2008 et a tuĂ© 300 personnes lors d’un massacre dans la ville mexicaine d’Allende en 2011. Les forces fĂ©dĂ©rales mexicaines l’ont abattu lors d’une fusillade en 2012, mais le voyage de son corps ne s’est pas arrĂŞtĂ© lĂ .
Lorsque Lazcano a Ă©tĂ© tuĂ©, les forces mexicaines n’Ă©taient pas au courant de son identitĂ©. Cependant, la Marine mexicaine avait son empreinte biomĂ©trique et a pu confirmer son identitĂ© grâce Ă ses empreintes digitales. Une fois que les combattants des Zetas ont dĂ©couvert la mort de leur chef, ils ont pris d’assaut la morgue et ont emportĂ© son corps — une dernière tentative pour empĂŞcher le gouvernement mexicain de parader son corps comme un trophĂ©e de la guerre contre la drogue.
Officiellement, le corps a disparu et n’a pas Ă©tĂ© revu depuis. Cependant, le chef du cartel s’Ă©tait construit un grand mausolĂ©e dans sa ville natale de Pachuca, dans le quartier d’El Tezontle, oĂą il a Ă©galement financĂ© l’Ă©glise de Saint-François et le Centre Jean-Paul II pour l’Ă©vangĂ©lisation et la catĂ©chèse. C’est une possibilitĂ©, bien que les militaires mexicains interviewĂ©s par La Silla Rota maintiennent qu’il n’a plus de famille dans la rĂ©gion et qu’il est donc peu probable qu’il y soit enterrĂ©.
Jesse James
Ancien guĂ©rillero confĂ©dĂ©rĂ© devenu hors-la-loi pour la cause sudiste, la mort de Jesse James fut en quelque sorte une tragĂ©die — il fut abattu par des membres de sa propre bande en Ă©change d’une rĂ©compense de 10 000 dollars. Tandis que les deux tireurs Ă©chappaient Ă la prison grâce Ă une grâce du gouverneur Thomas Crittenden du Missouri, la mère de Jesse, Zerelda, se retrouvait seule pour enterrer son fils.
Zerelda James enterra Jesse sur la ferme familiale près de Kearney, Missouri, oĂą lui et son frère avaient grandi. Mais la fin du XIXe et le dĂ©but du XXe siècle furent une Ă©poque de cirques et de macabres expositions de souvenirs des morts. Les corps des hors-la-loi attiraient une curiositĂ© morbide du public, si bien que Jesse James Jr., le fils du hors-la-loi, dĂ©cida de rĂ©enterrer convenablement son père au cimetière de Mount Olivet Ă Kearney. Le corps y repose toujours aujourd’hui.
Du moins, c’est la version officielle de la mort et de l’enterrement de James, mais son statut lĂ©gendaire engendra plusieurs autres rĂ©cits concernant sa mort, le plus cĂ©lèbre Ă Granbury, Texas. Selon la lĂ©gende locale, les deux assassins auraient tuĂ© le mauvais homme — un autre membre du gang de James — plutĂ´t que le hors-la-loi lui-mĂŞme, qui se serait enfui au Texas. Il aurait Ă©pousĂ© une jeune femme locale et serait mort paisiblement, vivant ses derniers jours dans cette ville qui marque toujours sa prĂ©sence supposĂ©e avec une pierre commĂ©morative au cimetière local. Qui a fait don de cette pierre? Apparemment personne d’autre que la propre famille de James, qui croyait vraiment qu’il avait Ă©chappĂ©.
Jimmy Hoffa
Bien que n’Ă©tant pas techniquement un gangster, les 13 annĂ©es controversĂ©es de Jimmy Hoffa Ă la prĂ©sidence du syndicat des Teamsters Ă©taient pleines de connexions mafieuses. Ses activitĂ©s lui valurent 13 ans de prison pour fraude postale, subornation de tĂ©moins et corruption, mais Richard Nixon commua sa peine en 1971. Au lieu de s’arrĂŞter lĂ , Hoffa retourna immĂ©diatement Ă ses anciennes habitudes, ce qui lui coĂ»ta la vie.
Hoffa disparut sans laisser de trace le 30 juillet 1975 alors qu’il se rendait Ă Detroit. Selon les rapports officiels, il devait rencontrer des « amis » Ă Pontiac, Michigan, qui Ă©taient en rĂ©alitĂ© probablement des associĂ©s — des mafieux comme Anthony Giacalone et Anthony Provenzano. Il appela sa femme pour lui dire qu’aucun des deux n’Ă©tait venu, puis il ne fut plus jamais entendu.
Qu’en est-il de son corps ? Tout ce que l’on sait avec certitude, c’est que Hoffa monta dans une voiture appartenant Ă Charles O’Brien, un ancien ami qui apparemment Ă©tait en conflit avec lui. Le FBI retrouva un cheveu en 2001 qui, après analyse ADN, fut confirmĂ© comme Ă©tant de Hoffa.
Cependant, les analyses ne purent en dire davantage — les hypothèses selon lesquelles il aurait Ă©tĂ© abattu furent dĂ©menties par les tests ADN, laissant deux possibilitĂ©s. Soit le corps est enterrĂ© quelque part et reste encore Ă ĂŞtre dĂ©couvert, soit les tueurs l’ont dissous dans de l’acide, ne laissant aucune trace pour les forces de l’ordre.
Bonnie Parker et Clyde Barrow (alias Bonnie et Clyde)
Si Jesse James est considĂ©rĂ© comme le hors-la-loi le plus cĂ©lèbre d’AmĂ©rique, alors Bonnie Parker et Clyde Barrow en sont le couple royal, bien qu’ils n’aient jamais Ă©tĂ© mariĂ©s. Entre 1930 et 1934, leur gang a commis environ 13 meurtres et de nombreux braquages, se spĂ©cialisant dans le cambriolage de banques et le vol de voitures. Leur habitude de conduire des voitures volĂ©es Ă travers les États a fourni au FBI les preuves nĂ©cessaires pour Ă©mettre des mandats d’arrestation.
Les Texas Rangers, les agents du FBI et la police d’État de Louisiane les ont finalement rattrapĂ©s Ă Arcadia, en Louisiane, et les ont fusillĂ©s lors d’une embuscade routière en 1934 — 167 balles en tout. L’embuscade policière a complètement mutilĂ© les corps, dont l’Ă©tat a Ă©tĂ© filmĂ© dans un journal tĂ©lĂ©visĂ© de 1934. Des chasseurs de souvenirs ont ensuite pris des parties de leurs cheveux et de leur peau, les mutilant encore plus. Les corps ont Ă©tĂ© emmenĂ©s au funĂ©rarium d’Arcadia et exposĂ©s, attirant plus de 70 000 personnes venues vĂ©rifier que le couple de hors-la-loi Ă©tait bien mort.
Les corps ont finalement Ă©tĂ© renvoyĂ©s Ă Dallas, oĂą le couple s’Ă©tait rencontrĂ© pour la première fois. Clyde a Ă©tĂ© enterrĂ© au cimetière de Western Heights Ă Dallas, aux cĂ´tĂ©s de son frère. Bonnie aurait voulu ĂŞtre enterrĂ©e avec lui, mais elle a Ă©tĂ© inhumĂ©e au cimetière de Fish Trap avant que des vandales ne forcent la famille Ă dĂ©placer son corps au Crown Hill Memorial Park, oĂą il repose aujourd’hui. La saga n’est cependant pas terminĂ©e, car les proches du couple continuent de se battre pour que leurs corps soient rĂ©unis dans la mort.











