Est-ce que penser trop vous épuise vraiment ?
Après une longue journée de stress mental, beaucoup d’entre nous se retrouvent épuisés et incapables d’accomplir quoi que ce soit d’autre, même sans avoir effectué beaucoup d’activités physiques. Ce sentiment n’est pas une simple coïncidence. Selon une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology, il existe une corrélation entre des tâches cognitives prolongées et une diminution de l’endurance physique. Toutefois, la relation entre les deux n’est pas si simple.
L’étude intitulée « La fatigue mentale altère la performance physique chez l’homme » menée par les chercheurs Samuele M. Marcora, Walter Staiano, et Victoria Manning, a visé à relier l’épuisement mental à l’épuisement physique en examinant un groupe de participants dans un environnement contrôlé et en les soumettant à une série de tests. Une partie des participants a joué à un jeu vidéo testant leurs capacités mentales, nécessitant un effort cognitif important, tandis que l’autre groupe a visionné des documentaires éducatifs.
Ensuite, les deux groupes ont été invités à pédaler sur un vélo d’appartement après leurs activités respectives. Ceux qui ont joué au jeu vidéo ont arrêté l’épreuve d’endurance plus tôt que ceux qui ont regardé le documentaire. À l’issue du test, les volontaires ont rempli un questionnaire, révélant que ceux ayant subi une fatigue mentale devenaient physiquement fatigués plus rapidement sur le vélo d’appartement.
Une charge mentale accrue peut diminuer votre endurance
Les résultats de l’étude montrent qu’une augmentation de l’activité mentale peut réduire l’endurance d’une personne, car cela augmente en fait leur perception de l’effort. Ceux qui avaient travaillé sur le jeu vidéo mentalement exigeant ressentaient qu’ils déployaient plus d’énergie que ceux qui avaient regardé des documentaires. Selon Discovery, une personne effectuant une activité mentale intense brûle plus rapidement le glucose. Le glucose est une substance que le corps humain transforme en carburant ; donc, lorsque nous en avons moins à notre disposition, nous devenons fatigués plus rapidement.
Lorsque les niveaux de glucose chutent, la capacité du corps à libérer de la dopamine dans le système est réduite. « La dopamine joue un rôle dans la manière dont nous ressentons du plaisir… Elle nous aide à nous efforcer, à nous concentrer et à trouver les choses intéressantes, » selon WebMD. Ainsi, sans la libération de dopamine, une personne se sentira moins encline à participer à une activité intense. Dans l’étude « Calculating utility: preclinical evidence for cost-benefit analysis by mesolimbic dopamine » (publiée dans Psychopharmacology et accessible sur Springer Link), un lien entre la dopamine et la recherche d’objectifs est établi. Ceux ayant des niveaux de dopamine plus bas dans leur organisme montrent une diminution des comportements orientés vers la réalisation d’objectifs. Donc, si après une longue journée de stress mental, vous vous sentez épuisé, sachez que vous n’êtes pas seul.