L’ère pré-code à Hollywood une époque marquante du cinéma des années 20-30

par Amine
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Qu’est-ce que l’ère pré-code à Hollywood ?

Le terme « pré-code » revient fréquemment dans les discussions autour des films sortis à la fin des années 1920 et au début des années 1930. Cependant, il est souvent difficile de saisir sa signification et ses origines. Cette période, qui couvre les films publiés entre 1929 et 1934, est caractérisée par une représentation de la violence et de la sexualité de plus en plus débridée.

Durant cette époque, les films, allant de l’ère du cinéma muet à l’avènement des « talkies » en 1927, ont défié les normes morales d’alors. Ce comportement audacieux a suscité l’introduction de règles de censure sous le nom de Motion Picture Production Code, ou Hays Code, en juillet 1934, marquant la fin de ces représentations provocatrices. Même les dessins animés n’ont pas échappé à ces nouvelles directives, comme en témoigne le fait que la jupe de Betty Boop a dû être allongée.

Les films produits durant cette période, autrefois qualifiés d’immoraux, sont désormais souvent salués comme des exemples de cinéma progressiste des débuts (via Studio Binder).

Qu’est-ce qui a conduit à l’instauration du Hays Code ?

Au fur et à mesure que la violence et la sexualité devenaient plus visibles à l’écran, des appels au boycott des films se faisaient entendre. De plus, plusieurs scandales très médiatisés ont contribué à renforcer l’image d’une immoralité cinématographique aux yeux d’un public de plus en plus conservateur. Le scandale le plus marquant étant celui de l’acteur de cinéma muet Roscoe « Fatty » Arbuckle.

Face à cette pression publique, les studios de cinéma créèrent la Motion Picture Producers and Distributors of America (MPPDA) et nommèrent William Hays, ancien directeur général des postes des États-Unis, comme leader de cette organisation. Ce fut une tentative de l’industrie cinématographique de s’autoréguler, mais elle a rencontré plusieurs obstacles.

À l’époque, les films n’étaient pas protégés par la liberté d’expression, ce qui a conduit des États et certaines grandes villes à établir leurs propres comités de censure. Cela compliquait le processus, car les studios devaient débourser des sommes importantes pour créer différentes versions d’un même film respectant chaque ensemble de règles de censure. Dans ce contexte, le Hays Code s’est avéré être un mouvement financier avantageux, cherchant à standardiser la censure au sein de l’industrie.

William Hays militait pour la censure depuis des années

William Hays avait en réalité milité pour la censure à Hollywood bien avant que le code qui porte son nom ne soit adopté par les grands studios. Amateur du Motion Picture Production Code instauré en 1930 par Martin Quigley, éditeur d’une revue de l’industrie, et le prêtre jésuite Daniel A. Lord, Hays menaça les studios de cinéma de régulations fédérales, ce qui poussa la plupart d’entre eux à signer.

Le code ne se contentait pas de censurer certaines parties d’un film ; il cherchait à définir la moralité même du cinéma. L’idée sous-jacente était que le cinéma avait le pouvoir d’influencer la moralité du grand public et devait donc se conformer à des valeurs morales élevées.

Selon les nouvelles directives, les studios devaient soumettre leurs scénarios au bureau de Hays, qui fournissait des recommandations sur ce qu’il convenait de couper. Toutefois, les studios n’étaient pas tenus de les intégrer, et dans la plupart des cas, ces suggestions étaient ignorées. Par la suite, Joseph Breen devint le responsable du bureau de Hays. Grâce à ses liens avec la puissante Légion de la décence catholique, il poussa les studios à se plier aux exigences du code. Ce dernier devint obligatoire en 1934 et resta en vigueur jusqu’en 1968.

Projecteur de film des années 1920 et 1930

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