Histoire
Au fil des siècles, les épidémies ont marqué les villes par la peur et l’incompréhension. Même si
les traitements restaient limités pendant de longues périodes en raison du manque de connaissances
sur les agents pathogènes, un phénomène encore plus déconcertant a traversé l’histoire : la choreomanie.
Cette “manie dansante” se traduit par une impulsion collective irrésistible à danser, parfois jusqu’à l’épuisement,
et a laissé perplexes médecins et autorités religieuses, qui y voyaient, entre autres, des manifestations de possession.
Les explications médicales avancées pour cerner la choreomanie incluent notamment :
- La chorée de Sydenham
- L’épilepsie
- Les intoxications à l’ergot, particulièrement liées à l’utilisation de céréales de moindre qualité
Bien que ces affections puissent provoquer des mouvements involontaires, les témoignages décrivent des individus qui dansaient véritablement, bien au-delà de simples spasmes musculaires.
Un épisode marquant s’est déroulé à Strasbourg au XVIe siècle, lorsqu’une seule femme se mit à danser et incita, selon les récits, près de 400 personnes à la rejoindre de façon incontrôlable. Confrontés à cette situation et partageant l’idée que le “sang chauffé” en était la cause, les médecins et autorités avaient même fait appel à des groupes musicaux pour encourager la danse, espérant épuiser les malheureux jusqu’à l’arrêt des symptômes. Toutefois, le phénomène persistait pendant plusieurs semaines, certains spécialistes modernes le qualifiant de “maladie psychogène de masse” liée aux facteurs socio-économiques et au stress amplifié de l’époque.
