Patsy Mink : Première femme asiatique au Congrès américain

par Zoé
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Patsy Mink : Première femme asiatique au Congrès américain
États-Unis, Hawaii

Politique

Portrait de Patsy Mink

En 1964, Patsy T. Mink entre dans l’histoire en remportant l’un des sièges d’Hawaï à la Chambre des représentants des États-Unis. Cette victoire symbolique fait d’elle une pionnière à multiples titres : première femme asiatique américaine élue au Congrès ainsi que première femme de couleur à accéder à cette fonction. Ce succès intervient seulement quelques années après la transformation de l’archipel en État américain.

Jeune avocate dynamique, Patsy Mink s’engage rapidement dans la politique nationale avec une volonté ferme de démanteler les barrières qui entravent femmes, enfants, immigrants et minorités. Son parcours politique est marqué par une détermination sans faille à défendre les droits des communautés marginalisées.

Si elle est surtout reconnue pour avoir porté la loi révolutionnaire contre la discrimination de genre dans l’éducation financée par des fonds fédéraux, le fameux Titre IX, cette femme de terrain a longtemps combattu toutes formes d’injustice. Dès ses années étudiantes, elle protestait contre les politiques de logement ségrégué à l’Université du Nebraska et, plus tard, elle s’est même lancée brièvement dans la course présidentielle de 1972.

L’histoire de Patsy Takemoto Mink incarne ainsi une lutte constante pour l’égalité et l’accès aux droits, faisant d’elle une figure incontournable de la politique américaine et un modèle inspirant pour des générations.

Patsy Mink se tenant à l'entrée d'un avion Panam, portant un lei et saluant

Née à Maui, Patsy Takemoto Mink appartient à la génération dite sansei, soit la troisième génération d’Américains d’origine japonaise, comme l’explique le Asian-Pacific Law & Policy Journal. Issue d’une famille japonaise installée depuis plusieurs générations, elle a grandi à la croisée des communautés japonaise et blanche américaine, ce qui lui a rapidement permis de percevoir les distinctions sociales fondées sur la classe, la race et le statut.

Son père fut le premier Américain d’origine japonaise à obtenir un diplôme en génie civil à l’Université d’Hawaï en 1922. Grâce à son emploi, la famille vivait confortablement sur deux hectares, loin des campements de travailleurs des plantations où résidait la plupart des membres de leur communauté ethnique. L’éducation reçue à la maison était en anglais, et Patsy bénéficia d’un environnement libéré des contraintes traditionnelles imposées aux femmes d’ascendance japonaise, ses parents l’encourageant à développer force et assurance.

Cependant, malgré ce relatif privilège social, la proximité avec la communauté blanche américaine mettait en lumière les discriminations contre les personnes non-blanches. Ainsi, le père de Patsy, employé dans une entreprise composée uniquement d’employés blancs, se voyait régulièrement refuser des promotions au profit d’ingénieurs blancs plus jeunes et moins expérimentés.

En quatrième année, Patsy et son frère intègrent la Kaunoa English Standard School, un établissement où 95 % des élèves et l’ensemble des enseignants étaient blancs. Cette école pratiquait une ségrégation de fait, exigeant une maîtrise parfaite de l’anglais pour être admis. Bien que les enfants Takemoto réussissent aisément ce test, ils se retrouvent dans un environnement scolaire intimidant et peu accueillant.

Patsy Takemoto Mink pose pour une photo avec un groupe de cinq

Patsy Mink ne rêvait pas de devenir politicienne lorsqu’elle était enfant. Pourtant, durant sa dernière année au lycée Maui High School, elle décida de se présenter à l’élection pour devenir présidente du conseil étudiant. Cette première victoire électorale, relatée par Esther K. Arinaga et Rene E. Ojiri pour le Asian-Pacific Law & Policy Journal, fut le point de départ d’un parcours politique qui allait la propulser bien plus loin qu’elle ne l’imaginait alors.

En évoquant cette décision, elle expliqua : « Comme la plupart des décisions que j’ai prises en politique, cela semblait être une bonne idée à ce moment. Pourquoi pas ? L’équipe de football me soutenait, c’est pour cela que j’ai gagné. »

Ce qui rend sa victoire d’autant plus remarquable, c’est qu’elle eut lieu en pleine Seconde Guerre mondiale, à une époque où l’hostilité envers les Japonais-Américains était très forte. Les Japonais vivant sur le continent américain étaient regroupés dans des camps d’internement, tandis que sur l’archipel d’Hawaï, où vivait Mink, seuls 1 500 furent internés contre 120 000 ailleurs aux États-Unis. Pourtant, les Japonais d’Hawaï ressentaient une profonde « peur et honte » d’être associés à l’ennemi, ce qui provoqua une douloureuse déstructuration de leur culture et de leur communauté.

Patsy Mink, qui était alors en deuxième année au lycée lors de l’attaque de Pearl Harbor en 1941, réussit à gagner en popularité en tant que présidente du conseil étudiant et excella en tant que major de promotion. Son succès, sur fond de méfiance et d’hostilité envers la population japonaise, témoigne de sa force de caractère et de sa détermination.

Patsy Mink avec son équipe dans leurs bureaux

Après deux années passées à l’Université d’Hawaï, Patsy Mink apprit que plusieurs de ses amis transféraient vers des universités du continent américain. Refusant de rester en retrait, elle commença à postuler dans des établissements situés aux États-Unis continentaux. Sa première destination fut le Wilson College, un petit collège féminin en Pennsylvanie. Malgré une longue conversation avec le président, qui supposait qu’elle ne maîtrisait pas bien l’anglais, Mink intégra l’établissement à l’automne 1946. Toutefois, elle y séjourna à peine un semestre avant de détester l’expérience et de demander un transfert à l’Université du Nebraska.

À l’Université du Nebraska, elle obtint un logement à International House, malgré son transfert précipité. Cependant, elle fut rapidement indignée en découvrant que cette résidence incarnait en réalité la politique de ségrégation de l’université. International House était officiellement destinée aux étudiants étrangers, mais elle servait en réalité de logement pour tous les étudiants non blancs, qu’ils soient étrangers ou américains. En effet, “seuls les étudiants blancs étaient autorisés à vivre dans les dortoirs de l’université ainsi que dans les maisons de fraternités et sororités”.

Cette injustice donna à Patsy Mink l’occasion de mener sa première campagne formelle contre la discrimination. Par le biais de lettres, de discours et d’actions collectives, elle se mobilisa contre la ségrégation. Soutenue par d’autres étudiants, elle fut élue présidente des « étudiants non affiliés », un gouvernement étudiant parallèle réunissant ceux qui n’appartenaient pas aux fraternités, sororités ou aux dortoirs traditionnels. Cette mobilisation aboutit la même année à la suppression de la politique de ségrégation par le conseil des régents de l’université.

Portrait de Patsy Mink avec une note manuscrite

Pionnière engagée contre toutes formes de discrimination, Patsy Mink a également été confrontée à des injustices en raison de son statut de femme de couleur.

Depuis son enfance, son rêve n’était pas la politique mais la médecine. Cependant, en 1948, malgré d’excellents résultats scolaires et son rôle de présidente du club des étudiants en prémédecine, elle fut rejetée par toutes les écoles de médecine où elle avait postulé. Ce refus s’expliquait par la faible proportion de femmes admises à l’époque (seulement 2 à 3 % des promotions) ainsi que par une forte concurrence avec les anciens combattants revenus aux études après la guerre.

Privée de sa vocation initiale, Patsy Mink se tourna alors vers le droit. Acceptée à la Faculté de droit de l’Université de Chicago en 1948, sous un quota supposé réservé aux étudiants étrangers malgré sa nationalité américaine, elle faisait partie des deux seules femmes dans sa promotion.

De retour à Hawaii en 1952 avec son diplôme, son mari et leur fille, elle souhaitait exercer en tant qu’avocate dans son État natal. Elle fut stupéfaite d’apprendre qu’elle était inéligible à l’examen du barreau d’Hawaii, en raison d’une loi la rattachant à l’État de Pennsylvanie, celui de son mari. Après avoir contesté cette règle désuète avec succès, elle réussit l’examen en 1953.

Malgré cette victoire, aucune étude juridique d’Hawaii ne souhaita l’embaucher. Cette exclusion était due non seulement à son statut de mère de famille mais aussi à son mariage interracial, reflétant les préjugés profondément enracinés dans la société de l’époque.

Patsy Mink avec d'autres dans le bureau du Speaker

En 1951, alors qu’elle étudiait à l’université de Chicago, Patsy Mink est tombée enceinte de son unique enfant. Comme le rapportait le Asian-Pacific Law & Policy Journal, durant sa grossesse, elle a reçu, ainsi que d’autres patientes, des « vitamines » à l’hôpital universitaire spécialisé en maternité. Pendant près de 25 ans, Mink n’a jamais douté de cette prise en charge. Ce n’est qu’en 1976 qu’elle apprit qu’il s’agissait en réalité de diéthylstilbestrol (DES), un médicament prescrit entre 1950 et 1952 dans le cadre d’une étude en double aveugle visant à évaluer l’efficacité du DES pour prévenir les fausses couches.

Cette expérimentation, menée sans le consentement des patientes, illustrait à quel point l’autonomie des femmes était peu respectée à cette époque : ni elles ni Mink ne furent informées de la nature réelle du traitement ni de leur participation à une étude médicale. Le DES fut plus tard reconnu responsable de graves risques, tant pour les femmes que pour leurs enfants, notamment des anomalies génitales, des problèmes de fertilité, de grossesse ainsi qu’une augmentation du risque de cancer, ce dernier lien étant établi dès 1971.

Malgré ces découvertes, l’université mit plusieurs années (quatre à cinq) avant de contacter les patientes concernées par courrier. En réponse, Patsy Mink engagea une action collective contre l’université et le laboratoire Eli Lilly. Ce procès aboutit à un accord obligeant à fournir gratuitement à vie un suivi diagnostic et un traitement médical aux femmes ainsi qu’à leurs enfants affectés par le DES, assuré par la clinique universitaire spécialisée.

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Patsy Mink assise, regardant un document

Face au refus des cabinets d’avocats de l’engager, Patsy Mink crée son propre cabinet au centre-ville de Honolulu, devenant ainsi la première femme d’origine japonaise à exercer le droit à Hawaï, selon Esther K. Arinaga et Rene E. Ojiri. Toutefois, la construction d’une clientèle solide s’avère difficile. Elle diversifie alors ses revenus en donnant des conférences à l’Université d’Hawaï et en acceptant des affaires désignées par le tribunal, dans des domaines longtemps délaissés par les cabinets traditionnels : affaires pénales, divorces et adoptions.

Cette période de travail au rythme lent lui offre paradoxalement l’occasion de s’investir en politique. Invitéée à des réunions sur la réforme du programme du Parti démocrate, elle s’engage rapidement et fonde en 1954 les Young Democrats d’Oahu, comme l’indique le National Women’s History Museum. L’année suivante, elle rédige des projets de loi en tant qu’avocate de la chambre des représentants territoriale d’Hawaï.

Forte de cette expérience, Patsy Mink se présente aux élections territoriales en 1956 et remporte un siège, devenant la première femme d’origine japonaise élue à la législature territoriale. Deux ans plus tard, elle surprend en renonçant à sa réélection pour se porter candidate au Sénat territorial, un choix audacieux qui déstabilise son parti. Malgré le manque de soutien, elle remporte une victoire écrasante et siège au Sénat jusqu’en 1959, année où Hawaï devient officiellement un État.

Patsy T. Mink re-election to Congress poster

Lorsque l’État d’Hawaï a été annexé en 1959, Patsy Mink s’est immédiatement lancée dans la course pour occuper le siège unique de ce nouvel État à la Chambre des représentants des États-Unis. Toutefois, malgré son enthousiasme, elle fut rapidement devancée par Daniel Inouye, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale jouissant d’une solide popularité au sein du parti. Patsy Mink attribua ce recul à son refus de laisser le parti dicter son programme politique, ce qui limita son soutien.

Après cette défaite en 1959, elle retourna brièvement à la pratique du droit avant de faire un retour en politique en 1962 en remportant un siège au Sénat d’État d’Hawaï. Deux ans plus tard, en 1964, son élection à la Chambre des représentants marqua une page historique : elle devint la première femme d’Hawaï, la première femme de couleur et la première femme asiatique-américaine à siéger au Congrès.

Tout au long de sa carrière parlementaire, de 1965 à 1977, Patsy Mink se consacra ardemment à la défense des droits des enfants, des minorités ethniques, des femmes et des immigrants. Elle se porta candidate au Sénat en 1977, mais perdit la nomination. Néanmoins, elle continua d’exercer diverses fonctions publiques tant au niveau national qu’au niveau de l’État, avant de retrouver un siège à la Chambre des représentants en 1990, qu’elle conserva jusqu’à son décès en 2002.

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Patsy Mink speaking at podium

Patsy Mink, ardente défenseure des droits des femmes tout au long de sa vie, n’a jamais hésité à dénoncer les discriminations. En 1970, lorsque George Harrold Carswell fut proposé comme juge à la Cour suprême par Richard Nixon, c’est elle qui fut la première à s’opposer publiquement à sa nomination.

Elle déclara devant le comité chargé de la confirmation : « Je suis ici pour témoigner contre sa nomination au motif que sa désignation constitue un affront aux femmes américaines. » Son argumentation s’appuyait notamment sur un procès pour discrimination où Ida Phillips avait été refusée à un poste en raison de son statut de mère — une affaire que Carswell avait refusé de juger l’année précédente.

Pour Patsy Mink, ce refus de statuer sur un cas qui aurait pu renforcer la lutte contre la discrimination sexuelle révélait clairement qu’un vote favorable de Carswell à la Cour suprême signifierait « un vote contre le droit des femmes à être traitées de manière égale et équitable devant la loi ». Cette position courageuse fut la première occasion où le sexisme et la misogynie furent invoqués pour s’opposer à la nomination d’un juge à la plus haute instance judiciaire américaine.

Grâce à son témoignage et à celui d’autres figures engagées telles que Betty Friedan, Carswell perdit finalement son poste. Cette victoire ouvrit la voie à la nomination d’Harry Blackmun par Nixon, qui deviendra célèbre en rédigeant l’avis majoritaire dans l’affaire Roe v. Wade, décision historique légalisant l’avortement aux États-Unis.

Patsy Mink pour la présidence

La députée Patsy T. Mink observant avec d'autres

Dans un geste sans précédent, Patsy Mink est devenue la première démocrate américano-asiatique et l’une des premières femmes à se présenter à la présidence des États-Unis en acceptant de participer aux primaires présidentielles de l’Oregon en 1972. Cette information, rapportée par TIME et ThoughtCo, souligne son ambition de porter au niveau national ses positions sur des sujets majeurs tels que la guerre du Vietnam, les réductions dans les programmes sociaux ainsi que la présidence de Nixon, comme l’ont décrit Esther K. Arinaga et Rene E. Ojiri.

Engagée farouchement en faveur de l’égalité des femmes, elle souhaitait aussi, selon la Bibliothèque du Congrès, déconstruire l’idée reçue selon laquelle une femme ne pourrait jamais accéder à la présidence. Dans cette démarche, Patsy Mink a collaboré avec la députée Shirley Chisholm, première femme afro-américaine candidate à la nomination démocrate la même année. Les deux femmes échangeaient sur les stratégies pour « éviter de se concurrencer », comme l’a rapporté Honolulu Civil Beat.

Candidate anti-guerre, elle a recueilli plus de cinq mille voix lors de la primaire de l’Oregon le 23 mai 1972, ainsi que des résultats plus modestes dans le Maryland (573 voix) et le Wisconsin (913 voix), où son nom avait été inscrit sur les bulletins de vote par les responsables locaux. Malgré cette campagne prometteuse, Patsy Mink a finalement retiré sa candidature avant la Convention nationale démocrate de 1972.

Nita Lowey, Pat Schroeder, Patsy Mink, Jolene Unsoeld, Eleanor Holmes Norton et Ileana Ros-Lehtinen marchant devant le Capitole des États-Unis en direction du Sénat

Maureen Keating/Library of Congress

Il serait impossible d’évoquer l’histoire de Patsy Mink sans souligner son rôle monumental dans la lutte pour l’égalité des sexes. Son héritage majeur reste sans doute la copromotion et la défense farouche du Title IX, une loi qui interdit la discrimination fondée sur le genre dans les établissements d’enseignement recevant des fonds fédéraux.

Adoptée en 1972, cette loi couvre divers aspects discriminatoires tels que :

  • Les politiques de recrutement et d’admission
  • L’aide financière
  • La grossesse
  • Le logement étudiant
  • Les activités sportives

Si le Title IX est aujourd’hui principalement reconnu pour son impact sur le sport féminin, il a aussi largement contribué à l’augmentation du nombre de femmes dans les facultés de médecine – un combat particulièrement personnel pour Patsy Mink, qui se heurtait auparavant à des refus répétés de plusieurs écoles de médecine.

Plus de quarante ans après l’adoption de la loi, environ 50,5 % des étudiants en médecine sont des femmes selon l’Association of American Medical Colleges (AAMC), un tournant important comparé aux maigres 2 à 3 % durant la jeunesse de Mink.

Pour une militante convaincue de la cause des droits des femmes, Title IX représentait l’une de ses plus grandes victoires. Lors du 25ᵉ anniversaire de sa promulgation, Patsy Mink soulignait avec émotion :

« La promotion et l’application du Title IX ont été pour moi une croisade personnelle. Garantir des opportunités éducatives égales aux femmes et aux filles est essentiel pour atteindre la parité dans tous les domaines de notre société. »

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Patsy Mink devant le sceau du Congrès américain

Patsy Mink, critique ouverte de la présidence Nixon, considérait que son combat contre le secret gouvernemental représentait son accomplissement le plus gratifiant, comme le rapporte l’Asian-Pacific Law & Policy Journal. En 1971, elle s’opposa vigoureusement à un projet de tests nucléaires prévu dans le Pacifique, redoutant qu’il déclenche un tsunami menaçant Hawaii.

Dans ses démarches, Mink découvrit que plusieurs agences gouvernementales avaient émis des critiques sur ce projet. Cependant, lorsqu’elle demanda l’accès à leurs rapports, l’administration Nixon refusa, invoquant le droit de garder ces documents secrets « dans l’intérêt de la défense nationale ou de la politique étrangère ».

Face à ce blocage, Patsy Mink engagea une action judiciaire en vertu de la Freedom of Information Act pour obtenir la divulgation de ces documents. Le cas Mink contre Environmental Protection Agency atteignit la Cour suprême des États-Unis. Malgré une procédure longue qui permit aux essais nucléaires de se dérouler sans incident, la Cour confirma que les documents pouvaient rester confidentiels.

Cependant, cette décision ouvrit une brèche importante : la Cour suggéra l’instauration de nouvelles règles autorisant un contrôle judiciaire des actions exécutives. Ce principe fut décisif par la suite, puisque l’affaire Mink v. EPA fut ultérieurement citée pour justifier la diffusion des enregistrements secrets du président Richard Nixon lors du scandale du Watergate, un élément central ayant conduit à sa destitution.

Statue en bronze de Patsy Mink dans un parc

Patsy Mink est décédée en 2002, après plus de quarante années passées au service public. Peu après sa disparition, le Titre IX — dont elle avait été l’une des forces motrices à la création et à l’adoption — a été renommé en son honneur sous le nom de « Loi Patsy Mink sur l’égalité des chances en matière d’éducation », témoignant ainsi de son immense héritage dans la promotion de l’égalité des sexes dans le milieu éducatif.

En 2014, sa contribution remarquable tout au long de sa vie lui a valu une nouvelle distinction posthume : la Médaille présidentielle de la Liberté. Cette reconnaissance majeure fut portée par Troy Andrade, professeur de droit à Hawaii, qui rappelait l’impact de ses discours emblématiques. Dans un témoignage poignant, Patsy Mink déclarait : « Il est facile de voter dans le sens majoritaire, mais il est souvent plus important d’être en avance sur la majorité, ce qui signifie parfois tracer la première sillon et rester seul un temps, si nécessaire. »

Cette citation iconique est gravée près d’une statue en bronze dédiée à Patsy Mink, inaugurée à l’occasion de ce qui aurait été son 91e anniversaire, en 2018, à la Bibliothèque publique de l’État d’Hawaï. Cette sculpture symbolise la volonté de la communauté locale de rendre hommage à sa mémoire tout en s’inspirant de son exemple pour les générations présentes et futures.

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