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Queens of the Stone Age s’est imposé comme l’un des groupes de rock les plus passionnants et couronnés de succès du XXIe siècle grâce à un style unique de hard rock. Leur musique est à la fois sombre, distante et suffisamment mélodique pour séduire les radios alternatives, tout en reprenant les codes lourds du rock classique, tels que des guitares puissantes et saturées, des batteries tonitruantes, et des solos de guitare déchaînés.
Originaire du sud-ouest américain, le groupe s’est donné pour mission de revitaliser un rock’n’roll simple, mais chargé d’émotion. Mené par le guitariste virtuose et chanteur à la voix envoûtante Josh Homme, ce groupe de guerriers du métal moderne a créé de nombreux titres accrocheurs qui galvanisent leurs fans, parmi lesquels « Feel Good Hit of the Summer », « The Lost Art of Keeping a Secret » ou encore « Little Sister ».
Découvrez ici des anecdotes peu connues sur Queens of the Stone Age, qui révèlent des histoires aussi fascinantes qu’inattendues à propos de ce groupe emblématique.
Divertissement

Avant que Queens of the Stone Age ne s’impose comme un pilier du rock moderne, ses membres évoluaient dans un groupe bien différent, Kyuss. Ce dernier, formé en 1990 sous la houlette du chanteur John Garcia, doit son nom à un personnage du célèbre jeu de rôle Donjons et Dragons. Kyuss a rapidement su s’imposer sur la scène du « stoner rock » — un mélange de métal, de punk et de sonorités fuzz — très actif dans les années 90, notamment dans les petites villes isolées du sud de la Californie.
Le groupe s’est forgé une base de fans fidèle en jouant dans des fêtes et des concerts modestes, et a sorti quatre albums d’ici 1995, dont deux pour le prestigieux label Elektra. Cependant, des tensions créatives entre John Garcia et le guitariste Josh Homme ont conduit à la dissolution du groupe.
Après cette séparation, Josh Homme s’est lancé dans une nouvelle aventure musicale. Selon AllMusic, il a d’abord tourné avec Screaming Trees, groupe emblématique de la scène grunge de Seattle, avant de former un collectif informel réunissant certains des poids lourds du rock des années 90. C’est ainsi qu’est née la première formation de Queens of the Stone Age, avec notamment Matt Cameron de Soundgarden, Mike Johnson de Dinosaur Jr., Van Conner des Screaming Trees et, plus tard, Nick Oliveri, également guitariste de Kyuss.
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Queens of the Stone Age est un nom de groupe à la fois puissant et évocateur, mêlant grandeur, énergie rock entraînante, un soupçon d’humour et une aura mystérieuse. Pourtant, ce nom emblématique a failli ne jamais voir le jour. À l’origine, Josh Homme avait baptisé son projet musical des années 1990 « Gamma Ray ».
Ce choix initial s’est avéré problématique, car un groupe allemand de metal portant déjà ce nom menaçait de poursuites judiciaires. Face à cette menace, Homme a dû choisir une nouvelle identité pour sa formation. C’est alors que Chris Goss, collaborateur de longue date et producteur, a imaginé l’expression « Queens of the Stone Age » et l’a proposée au groupe.
Ce nom vise à refléter la puissance du son du groupe, tout en mettant en avant sa complexité et son côté fédérateur. Josh Homme expliquait à Complex : « Le rock doit être assez lourd pour les garçons et assez doux pour les filles. Comme ça, tout le monde est content et c’est plus une fête. »
Il précisait également que « Kings serait trop macho. Les rois de l’Âge de la Pierre portent une armure, ont des haches et se battent. Les reines de l’Âge de la Pierre, elles, passent du temps avec les petites amies des rois quand ceux-ci s’affrontent. » Cette image décalée apporte une touche d’originalité et d’humanité qui caractérise parfaitement le groupe.
Queens of the Stone Age ne correspond jamais au modèle classique d’un groupe de rock fixe, et de nombreux musiciens y ont fait des passages éphémères. Parmi eux, on trouve des artistes renommés tels qu’Elton John, Trent Reznor, ainsi que Dave Grohl, fondateur des Foo Fighters. Avant de devenir chanteur et guitariste, Grohl s’est fait connaître comme le batteur emblématique de Nirvana. C’est d’ailleurs dans ce rôle qu’il a participé à plusieurs projets avec Queens of the Stone Age, notamment sur l’album majeur Songs for the Deaf sorti en 2002.
Cette collaboration est survenue à un moment clé pour Grohl, alors qu’il traversait une période difficile lors de l’enregistrement du quatrième album des Foo Fighters, One by One. Face aux tensions et frustrations, il a cherché un moyen de souffler. Selon Chris Shiflett, guitariste des Foo Fighters, « tout le monde sentait que quelque chose n’allait pas et que la frustration montait, mais personne n’en parlait réellement », illustrant ainsi la tension ambiante qui a conduit à cette pause momentanée.
Grand admirateur du groupe précédent de Josh Homme, Kyuss, Grohl était également séduit par Queens of the Stone Age. Il est même allé jusqu’à leur demander d’assurer la première partie de la tournée des Foo Fighters en 2000. Lorsque les sessions pour Songs for the Deaf ont débuté, Homme a appris que les Foo Fighters avaient suspendu leurs activités. Sachant que le batteur habituel de Queens, Gene Trautmann, avait quitté le groupe, Homme a contacté Grohl : « Je l’ai appelé en lui demandant : ‘Peux-tu venir tout de suite ?’ Il m’a répondu qu’il serait là à 18h30, et à 20h, nous avions déjà enregistré plusieurs morceaux », se souvient Homme.
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En novembre 2007, Queens of the Stone Age a été invité à se produire lors d’un concert intimiste et exclusif dans un centre de réhabilitation en Californie, dédié aux personnes en quête de sobriété. Ce fut une occasion unique pour les résidents de vivre une expérience musicale exceptionnelle, avec l’un des groupes phares du rock des années 2000.
Le groupe a ouvert le show avec le titre entraînant qui lance leur album de 2000, Rated R : « Feel Good Hit of the Summer ». Pourtant, ce morceau ne célèbre ni les chansons ni l’été. Son titre est en réalité empreint d’ironie, car les paroles ne sont qu’une liste répétée de noms de drogues et de substances intoxicantes : « Nicotine, valium, vicodin, marijuana, ecstasy et alcool / c-c-c-c-c-cocaine ! »
Cette introduction provocante n’a pas manqué de choquer le personnel du centre. À peine quelques instants après le début de la chanson, ils ont décidé de couper le son, débrancher l’équipement et ont fait intervenir la sécurité pour expulser le groupe. Ainsi, l’auditoire de personnes en rétablissement s’est vu privé d’une prestation qui, bien que légendaire dans le mouvement rock, était jugée inadaptée et irrespectueuse dans ce contexte.
Ce récit illustre parfaitement le mélange explosif entre provocations artistiques et réalités sensibles, montrant comment Queens of the Stone Age n’a jamais hésité à repousser les limites, même face à des publics inattendus.
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La chanson de 2000 de Queens of the Stone Age, Feel Good Hit of the Summer, ne pousse pas explicitement l’auditeur à consommer les nombreuses drogues qu’elle cite à répétition, mais la simple énumération de ces substances constitue une référence directe et crue à la drogue.
Cette situation délicate a failli entraîner l’interdiction de la chanson lorsque le groupe envisageait de la sortir en single extrait de l’album Rated R. Josh Homme, le leader du groupe, expliquait à l’époque à Rolling Stone que plusieurs radios refusaient de diffuser le titre, ne le voyant pas d’un bon œil.
Mais ce ne furent pas seulement les radios qui montrèrent de la réticence. Walmart, alors un acteur majeur dans la distribution de CD, menaça de ne pas stocker l’album Rated R dans ses milliers de magasins à moins que Feel Good Hit of the Summer soit retirée.
Après des négociations, Walmart accepta finalement de vendre l’album, à condition qu’un avertissement sur la teneur explicite des paroles soit apposé. Ironiquement, Josh Homme fit valoir que le simple titre Rated R suffisait déjà à prévenir les mineurs. Convaincue, la chaîne accepta alors de commercialiser l’album avec cet avertissement.
Une tournée de concerts est une entreprise colossale. Un groupe doit transporter son matériel jusqu’à une grande salle, installer une scène impressionnante, offrir un spectacle mémorable à un public venu dépenser son argent, puis démonter le tout, remonter dans les véhicules, et repartir le lendemain dans une autre ville pour recommencer — et cela, souvent pendant plusieurs mois.
Malgré cette cadence épuisante, en 2005, Queens of the Stone Age a relevé un défi exceptionnel : mener deux tournées simultanément. D’abord, le groupe a assuré une série de concerts dans de grandes arènes en tant qu’acte d’ouverture pour Nine Inch Nails, lors de la tournée « Live With Teeth ». Ces performances dans des lieux emblématiques attiraient une foule nombreuse et enthousiaste.
Parallèlement, Queens of the Stone Age a organisé une série de « concerts clandestins » dans des espaces plus intimistes situés dans ou près des villes où se déroulaient leurs grands shows. Ces événements comprenaient des prestations dans des lieux aussi atypiques qu’un disquaire à Austin, un magasin de surplus militaire à Chicago, ou une librairie à Portland.
Josh Homme, leader du groupe, a raconté à quel point cette expérience était singulière : « À Chicago, nous installions nous-mêmes la sonorisation quand les spectateurs sont arrivés. C’était comme jouer chez un ami. » Cette double dynamique témoigne de leur engagement à créer des moments uniques, alliant l’ampleur des grandes scènes à l’intimité de petits rassemblements, renforçant ainsi leur lien avec les fans.
En avril 2000, Saturday Night Live présentait un sketch qui allait rapidement devenir l’un des plus célèbres et aimés de la célèbre émission. Imitant une séquence de l’émission Behind the Music dédiée au groupe de rock des années 70 Blue Öyster Cult, ce sketch illustré la session d’enregistrement de la chanson « (Don’t Fear) The Reaper », remarquable pour son utilisation marquée de la cloche cowbell.
L’acteur invité Christopher Walken incarnait un producteur exigeant « plus de cowbell ! », tandis que Will Ferrell jouait le rôle de Gene Frenkle, le joueur de cowbell fictif du groupe. Contrairement à beaucoup de créations de SNL, ce sketch et ses personnages n’ont jamais été repris ou parodiés. Cependant, Queens of the Stone Age ont réussi à rallumer cette flamme lorsque Will Ferrell a repris son rôle de Gene Frenkle lors d’une performance musicale exceptionnelle.
En 2005, le groupe est invité à SNL en tant qu’artiste musical pour un épisode présenté par Will Ferrell. Leur single du moment, « Little Sister », intègre une percussion très inspirée par le son de la cowbell. Au début du deuxième couplet, Ferrell est apparu discrètement sur scène, habillé en Frenkle, et a rejoint le groupe en frappant sur une cloche cowbell.
Le chanteur Josh Homme a confié à The Fade que cela avait été un véritable défi de rester sérieux et de ne pas éclater de rire tout en conservant son personnage. Cette anecdote témoigne de l’esprit ludique et de la complicité entre Queens of the Stone Age et la culture populaire, renforçant l’aura du groupe dans l’univers du rock contemporain.
Aux côtés de Josh Homme, le membre fondateur et principal de Queens of the Stone Age, l’un des musiciens ayant le plus longtemps évolué dans ce groupe en perpétuelle transformation fut le bassiste Nick Oliveri. Ce dernier, auparavant dans le groupe Kyuss aux côtés de Homme, a contribué à près d’une décennie de l’histoire du groupe.
Cette collaboration s’est brutalement interrompue en 2004 lorsque Josh Homme a décidé de renvoyer Oliveri. Lors d’une interview à la BBC Radio 1 en 2005, Homme évoquait les raisons de cette décision : « Il y a quelques années, j’ai parlé à Nick d’une rumeur que j’avais entendue. Je lui ai dit, ‘Si jamais je découvre que c’est vrai, je ne pourrai plus te considérer comme un ami.’ »
Homme a également laissé entendre qu’un autre incident grave s’est produit alors qu’Oliveri se trouvait en Angleterre avec Mark Lanegan, collaborateur régulier de Queens of the Stone Age. La situation fut suffisamment sérieuse pour presque empêcher Oliveri de quitter le pays, précipitant la décision de Homme de le laisser partir.
Peu de temps après cette séparation, Oliveri a été impliqué dans une altercation physique à Los Angeles avec le chanteur rock Blag Dahlia, un ami proche. Selon certaines sources, cette expulsion aurait été provoquée par des accusations d’abus sur la petite amie d’Oliveri.
Malgré ces tensions, Homme et Oliveri ont fini par renouer leur amitié quelques mois plus tard. Par la suite, Oliveri a même participé à des enregistrements occasionnels avec Queens of the Stone Age dans les années 2010, témoignant d’une réconciliation professionnelle et personnelle.
En décembre 2017, lors du concert spécial Almost Acoustic Christmas organisé par la célèbre station de radio KROQ à Los Angeles, Queens of the Stone Age a marqué les esprits par un incident inattendu. Dès les premières chansons, alors que le groupe interprétait « The Evil Has Landed », Josh Homme, chanteur et guitariste, a violemment donné un coup de pied à une caméra tenue par une photographe se trouvant au bord de la scène.
La scène, captée par des vidéos amateures rapidement diffusées, montrait clairement la violence du geste. Chelsea Lauren, la photographe, a elle-même partagé cette séquence sur son compte Facebook, révélant ainsi l’ampleur de l’incident. Plus qu’un simple choc matériel, l’impact a été physique : la caméra a heurté durement le visage de Chelsea, l’obligeant à passer la nuit aux urgences pour soigner ses blessures.
Quant aux motivations de Josh Homme, elles sont restées floues. Chelsea Lauren a émis l’hypothèse, dans un commentaire sur sa publication, que le musicien n’était pas en colère à cause des photos, puisque la prise d’images était libre pendant l’événement. Elle l’a qualifié de « personne horrible en état d’ivresse ». De son côté, Homme a rapidement présenté ses excuses, expliquant que son geste résultait d’un « état de perte dans la performance » et qu’il n’avait pas voulu que cela arrive.
Dans une déclaration émotive sur Instagram, il a reconnu son erreur sans chercher à se justifier : « Je n’ai aucune excuse ou raison pour justifier ce que j’ai fait. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma vie, et hier soir en faisait définitivement partie. » Ce passage souligne la complexité des coulisses d’un concert et rappelle que même des artistes de renom peuvent commettre des erreurs regrettables.
L’album Songs for the Deaf, troisième réalisation studio de Queens of the Stone Age, marque un tournant majeur dans la carrière du groupe. C’est en effet leur premier succès commercial significatif, se hissant dans le top 20 du classement Billboard. Ce triomphe s’appuie notamment sur les tubes « No One Knows » et « Go With the Flow », mais cet opus recèle bien plus de complexités artistiques.
Au-delà de ses morceaux phares, Songs for the Deaf vient clore une trilogie officieuse débutée avec les deux premiers albums du groupe. Josh Homme, le charismatique frontman, indiquait dès 2002 qu’il considérait ces premiers disques comme un ensemble cohérent. Leur premier album éponyme de 1998 avait permis de prendre ses distances avec Kyuss, formation précédente de Homme. Le second album, Rated R (2000), ouvrait la voie à davantage de liberté musicale. Enfin, Songs for the Deaf propose une diversité sonore remarquable, allant de sons bruts de garage à une forme presque d’opéra rock, donnant ainsi une nouvelle définition à l’identité du groupe.
Enrichissant cette ambition, Songs for the Deaf se présente également comme un concept album. Il cherche à recréer l’expérience d’un voyage en voiture depuis Los Angeles jusqu’au parc national de Joshua Tree, situé à environ 190 kilomètres dans le désert californien. Homme évoquait son inspiration, tirée de ses trajets sans autoradio, seulement accompagnés par la radio dont la fréquence changeait brusquement, provoquant des grésillements et des interférences. Cette sensation d’immersion sonore, mêlée à des ruptures soudaines, il a tenu à la retranscrire à travers la structure musicale de l’album, pour offrir aux auditeurs une expérience aussi immersive que singulière.
Queens of the Stone Age ont vu leur apogée à la fin d’une époque où les groupes devaient impérativement réaliser des clips vidéo pour promouvoir leurs morceaux, et ils ont su produire quelques vidéos remarquables. Souvent, leurs courts-métrages mêlaient habilement humour et éléments d’horreur, reflet direct de leur univers musical unique.
Le groupe a d’ailleurs reçu plusieurs nominations lors des cérémonies MTV pour les clips de chansons emblématiques comme Go With the Flow et No One Knows. Cependant, parmi cette riche vidéographie, les membres du groupe gardent un souvenir amer d’une seule exception notable : le clip du single In My Head sorti en 2005.
Le réalisateur Brett Simon avait soumis un concept à la maison de disques, concept qui s’est révélé être la seule fois où le groupe a suivi l’avis de leur label, une décision qu’ils qualifient aujourd’hui de « grosse erreur ». Le guitariste Troy Van Leeuwen a expliqué que le résultat final ressemblait à une publicité banalement plate, réalisée devant un écran vert avec des effets ajoutés en post-production. Cette expérience décevante a laissé une impression négative, loin de l’originalité et de la force habituelles de leurs clips.
Quant à Josh Homme, le chanteur et âme du groupe, il a confessé lors d’une interview radio en 2017 qu’il avait rapidement ressenti un profond rejet envers cette vidéo dès le tournage : « C’était terriblement mauvais. » Face à cette frustration, il n’a pas hésité à quitter le plateau précipitamment.
