Dans les années 1970, le rock ‘n’ roll avait profondément évolué depuis ses débuts dans les années 1950, passant d’un rock plus accessible à des styles plus garage, psychédéliques, et surtout plus lourds et puissants. Deep Purple s’est imposé comme l’un des pionniers du hard rock et a même décroché le record Guinness du « groupe pop le plus bruyant » dans l’édition de 1975.
Le groupe Deep Purple s’est formé à Londres en 1968 avec une formation originale réunissant Ritchie Blackmore à la guitare, Jon Lord aux claviers, Ian Paice à la batterie, Nick Simper à la basse et Rod Evans au chant. Cependant, dès 1969, Ian Gillan et Roger Glover remplacèrent respectivement Evans et Simper, offrant ainsi à Deep Purple une identité sonore plus lourde, conforme à leur évolution musicale. C’est cette formation, parmi d’autres changements ultérieurs, qui établit le fameux record lors d’un concert au Rainbow Theatre de Londres.
Un concert à 117 décibels qui fit tomber trois spectateurs inconscients

En 1972, Deep Purple avait déjà produit sept albums en seulement quatre ans. Leur premier succès notable remonte à 1968 avec le titre « Hush », qui atteignit la 4e place du Billboard Hot 100. C’est cependant l’album de 1972, Machine Head, qui créa les classiques « Smoke on the Water » et « Highway Star ». Lors de leur concert au Rainbow Theatre cette même année, le groupe atteignit des niveaux sonores de 117 décibels, une intensité sonore comparable à un tonnerre puissant.
Selon le Guinness World Records, ce niveau était rendu possible grâce à leur système de sonorisation Marshall P.A. de 10 000 watts. Une telle puissance sonore fut suffisante pour provoquer l’évanouissement de trois spectateurs. Bien que l’on ne sache pas avec certitude si le bruit seul fut la cause directe de ces malaises, il est avéré que les bruits soutenus entre 100 et 150 décibels peuvent causer des lésions sérieuses telles que rupture du tympan, vertiges, douleurs ou perte auditive.
Le record du groupe le plus bruyant battu, mais une évolution nécessaire

En atteignant près de 117 décibels, Deep Purple rivalisaient avec le volume du tonnerre, mais leur record fut surpassé en 1976 par The Who, qui atteignit 126 décibels lors d’un concert en plein air à Londres. Le groupe Manowar établit ensuite un nouveau record en 1984, avant de l’améliorer en 1994 à 129,5 décibels, un niveau sonore proche de celui d’un marteau-piqueur.
Face aux risques évidents pour la santé auditive des spectateurs et des musiciens, Guinness décida finalement de retirer cette catégorie de record afin de ne pas encourager la compétition autour de la puissance sonore, un facteur nuisible. Deep Purple, connus pour leur sonorité intense, ont eux-mêmes évolué vers une approche plus mesurée. Ian Gillan déclarait en 2015 que les progrès techniques permettaient désormais de conserver un volume élevé sans douleur auditive, offrant une meilleure expérience sans les conséquences néfastes des concerts des années 70.
