« Quand Sandrine Josso a raconté ce qui lui est arrivé, ça m’a fait un sursaut. J’ai vu les similitudes et j’ai compris qu’il avait bien abusé de moi ce soir-là. » C’est ainsi qu’une femme s’est exprimée face caméra, le visage couvert et la voix modifiée, dans une enquête sur les coulisses du Sénat diffusée sur France 2. Elle accuse à son tour le sénateur Joël Guerriau de soumission chimique, affirmant que l’élu de Loire-Atlantique aurait « abusé » d’elle après une soirée passée à son domicile parisien en mai 2022.
« Je commençais à me sentir pas très bien, raconte-t-elle. J’avais à la fois la tête qui tournait et mal au ventre. » Le lendemain matin, elle aurait repris ses esprits dans la chambre du sénateur, qu’elle connaissait du milieu politique et avec lequel elle aurait eu un différend judiciaire. Elle explique avoir décidé d’« enterrer au plus profond » cet événement, jusqu’à ce qu’un déclic survienne en novembre 2023, lors de l’affaire initiale dévoilée médiatiquement.
Situation judiciaire et réactions
Les équipes de l’émission Complément d’enquête précisent que cette femme a contacté les enquêteurs pour témoigner, bien qu’elle n’ait pas déposé plainte à ce jour. Sollicité par l’émission, l’avocat de Joël Guerriau a déclaré que le sénateur « dément avec la plus grande fermeté ces nouvelles rumeurs », qu’il qualifie « d’extravagances visant uniquement à le jeter à l’échafaud de l’opinion publique ».
Depuis sa mise en examen, et placé sous contrôle judiciaire, Joël Guerriau avait été suspendu de son parti Horizons et de son groupe parlementaire Les Indépendants-République et Territoires. En septembre 2024, il avait annoncé vouloir « préserver la sérénité » du Sénat en se retirant des travaux parlementaires, tout en excluant de démissionner. Le sénateur estimait alors « totalement injuste » de quitter ses fonctions avant que la justice ne rende son verdict.