5 Musiciens Classiques Méprisant Leur Œuvre

par Amine
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5 Musiciens Classiques Méprisant Leur Œuvre

Des Musiciens Classiques Méprisant Leur Propre Œuvre

Il est commun de voir des artistes musicaux sortir une chanson qui devient populaire, alors qu’eux-mêmes la détestent. Parfois, c’est parce que cette chanson les enferme dans une image qu’ils veulent dépasser. D’autres fois, c’est simplement lassitude envers un morceau vieux de plusieurs années que le public adore encore. Des icônes telles que Nirvana, Led Zeppelin, Metallica, The Who, Queen, Radiohead, ou encore Madonna ont éprouvé ce sentiment vis-à-vis de certaines de leurs créations, selon Loudwire, Insider, et Mama Mia.

On pourrait donc se demander si le phénomène des musiciens détestant leurs propres œuvres est aussi vieux que l’existence de leur public. « Sans inspiration », « répugnant », présentant « peu de mérite artistique » ou tout simplement « vraiment terrible », voilà quelques qualificatifs prononcés par des musiciens classiques sur leurs propres compositions, comme l’explique The Guardian.

Il appert que de nombreux compositeurs classiques ont eu une relation complexe avec leur propre travail, n’hésitant pas à exprimer ouvertement leur mépris. Preuve en est avec des figures telles que Beethoven, Tchaikovsky, Wagner, Ravel, et Saint-Saëns qui ont publiquement avoué leur aversion envers certaines de leurs créations les plus célèbres. Parfois, la différence d’appréciation entre l’artiste et son public crée une tension artistique fascinante et révèle la profondeur de la créativité musicale.

Beethoven et son Hostilité envers le Septuor, Op. 20

S’il y a bien un musicien classique connu pour être un perfectionniste irascible, c’est Ludwig van Beethoven. Considéré comme le premier artiste indépendant et artiste tourmenté de son époque, Beethoven cherchait constamment à se surpasser avec chaque nouvelle composition. Sa vision arrogante de son propre talent l’a souvent poussé à affirmer la supériorité de sa musique face à celle des autres. Ainsi, il n’est pas étonnant que Beethoven critique sévèrement son propre travail. Une étude de 2007 publiée dans le journal Psychology of Music souligne même son auto-critique précise.

Une des œuvres majeures de Beethoven, le « Septuor, Op. 20 », a subi le courroux de son créateur. Contrairement à l’image sombre et intense souvent associée à Beethoven, cette pièce datant de 1799 se distingue par son caractère joyeux et enjoué. Elle a été créée à une période de la vie de Beethoven où il était encore relativement jeune, expliquant peut-être son désamour pour une composition qui ne correspondait pas à son image publique désirée.

Tchaïkovski et sa Répugnance pour l’Ouverture 1812

Pyotr Tchaïkovski, compositeur russe emblématique, est souvent décrit comme un homme tourmenté, sensible, et en proie à des doutes et des dépressions intenses. Son œuvre, notamment des ballets tels que « Le Lac des Cygnes » et « Casse-Noisette », a connu un grand succès. Pourtant, l’une de ses compositions les plus célèbres, l’Ouverture 1812, a suscité son aversion. Cette œuvre étrange, mêlant motifs variés et utilisant même des canons à la fin, a été qualifiée par Tchaïkovski de « très bruyante et sans aucun mérite artistique, manifestement écrite sans chaleur ni amour ».

Cette pièce commandée pour célébrer la victoire russe lors de la bataille de Borodino en 1812 se voulait un hymne patriotique, mais l’artiste n’a pas réussi à s’y retrouver. Le contraste entre la réception enthousiaste du public et le désaveu de Tchaïkovski envers son œuvre illustre bien la complexité des relations entre les compositeurs et leurs propres créations.

Wagner et son Mépris pour Rienzi

Richard Wagner, compositeur allemand du XIXe siècle, est surtout connu pour sa musique grandiose et sa relation controversée avec l’antisémitisme, une facette troublante de sa personnalité qui a marqué son œuvre. Parmi ses premiers opéras se trouve « Rienzi », une œuvre tombée dans l’oubli en partie à cause de stéréotypes antisémites et de son association avec Adolf Hitler. Wagner lui-même a qualifié cette composition de « répugnante », la jugeant trop conventionnelle. Malgré son rejet de « Rienzi », certains critiques saluent tout de même sa puissance artistique, soulignant ainsi la dissonance entre la perception de l’artiste lui-même et celle du monde extérieur concernant son travail.

Ravel et son Désaveu de Boléro

Maurice Ravel, compositeur français du XXe siècle, a démontré une approche musicale raffinée et subtile, loin des excès wagnériens. Pourtant, l’une de ses compositions les plus célèbres, « Boléro », a suscité son dédain. Cette pièce, réputée pour sa répétitivité et son absence de nuance comparativement à ses autres œuvres, a été considérée par Ravel comme une « orchestration sans musique », suscitant son étonnement face à l’engouement du public pour cette pièce qu’il jugeait simpliste. L’histoire de « Boléro » souligne le paradoxe entre la vision artistique de son créateur et la perception du public envers cette composition iconique.

Saint-Saëns et son Cachotterie avec Le Carnaval des Animaux

Camille Saint-Saëns, autre compositeur français du XIXe siècle, était un prodige musical et polyvalent, excellant dans divers domaines de la culture. Malgré son penchant pour les œuvres sérieuses et profondes, il donnera naissance à l’œuvre la plus légère et spontanée de son répertoire, « Le Carnaval des Animaux ». Cette suite musicale charmante et divertissante, représentant différentes créatures à travers des morceaux courts et évocateurs, a été créée par Saint-Saëns comme un simple projet personnel sans prétention. La réticence de l’artiste à mettre en avant cette pièce révélatrice de son « moi » intime souligne la dichotomie entre l’artiste public et l’individu plus intime, ainsi que la complexité des relations entre l’art et son créateur.

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