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À moins de deux mois de l’ouverture très attendue du procès de Cédric Jubillar, une nouvelle audition ravive les spéculations autour de la disparition de Delphine Jubillar. Ce mercredi, à la gendarmerie d’Auch, les enquêteurs ont entendu « Justine », l’ex-compagne de l’accusé, qui affirme que ce dernier lui aurait avoué avoir tué son épouse.
Cédric Jubillar, mis en examen pour le meurtre de son épouse portée disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), a toujours nié toute implication. Mais selon « Justine », il lui aurait confié, au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, avoir étranglé la mère de ses enfants.
Une housse de couette lavée
Lors de cette audition de plusieurs heures conduite par la section de recherches de Toulouse, « Justine » a apporté un détail supplémentaire. Elle a évoqué la housse de couette, encore humide, découverte par les gendarmes sur un séchoir à linge au domicile des Jubillar, quelques heures seulement après la disparition de Delphine. Selon ses dires, Cédric Jubillar lui aurait expliqué avoir lavé cette housse pour effacer les traces laissées par les pertes urinaires de sa femme, consécutives à l’étranglement qu’elle aurait subi.
Interrogé à ce sujet au cours de l’instruction, Cédric Jubillar avait d’abord indiqué avoir lavé la couette parce que ses chiens auraient uriné dessus, avant de modifier sa version.
« J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien »
Selon des documents judiciaires, l’accusé aurait déjà affirmé à un codétenu ainsi qu’à une autre ex-compagne avoir tué Delphine Jubillar. « J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien », aurait notamment déclaré le peintre plaquiste à « Justine », selon des propos rapportés début juillet par son avocat Me Alogo de Obono.
Lors de son audition mercredi, « elle a tenu les mêmes propos que lors des révélations précédentes et elle a notamment livré de nouveaux détails qu’elle réservait uniquement à la justice », a précisé l’avocat. Cédric Jubillar aurait aussi raconté avoir brûlé le corps dans une ferme située à environ 15 km de la maison familiale à Cagnac-les-Mines.
Une « provocation » selon les avocats de Cédric Jubillar
Les avocats de Cédric Jubillar estiment que ces propos pourraient relever d’une provocation. « Si ces propos ont été tenus, ils peuvent relever d’une provocation qui ne serait que la troisième. Je crois que, dans le caractère qui est le sien, il peut, peut-être de guerre lasse, à force d’entendre “mais qu’est-ce qui s’est passé ?”, par provocation, raconter n’importe quoi », a déclaré Me Alary, avocat de l’accusé.
« Si on prend un peu de recul, les premières révélations ont fait l’objet d’investigations qui n’ont strictement rien donné. Les secondes à son codétenu ont également fait l’objet d’investigations sans résultat », a-t-il ajouté. De nouvelles fouilles pourraient être ordonnées à la suite de cette audition.