La situation des incendies Portugal s’est aggravée ces derniers jours : si l’Espagne est aussi touchée par des feux de végétation, le Portugal déplore désormais une première victime mortelle vendredi à Guarda, dans l’est du pays. Il s’agirait d’un homme qui combattait les flammes dans sa commune. Le président de la République a annoncé qu’il interrompait ses vacances pour revenir suivre la « situation grave des incendies ruraux ».
Plusieurs milliers de pompiers sont mobilisés depuis des jours pour lutter contre les différents foyers à travers le pays. Le gouvernement a par ailleurs activé, à l’instar de sa voisine l’Espagne, le Mécanisme de Protection Civile de l’Union européenne et demandé l’envoi de quatre avions Canadair, qui doivent rester sur le territoire national « jusqu’au 18 août », selon la présidence.
De gros investissements pour éviter les départs de feu
Après les incendies meurtriers de 2017, qui avaient fait plus d’une centaine de victimes (119), le Portugal a multiplié par dix ses investissements dans la prévention et doublé son budget de lutte contre les feux de forêt. Ces mesures avaient permis de réduire la surface brûlée en moyenne annuelle sur la période 2018‑2023 à 54 500 hectares, soit environ un tiers de la surface observée entre 2001 et 2017, selon l’agence gouvernementale pour la gestion des feux de forêt (Agif).
Cependant, les incendies qui ont ravagé le Portugal pendant trois jours en septembre 2024 ont inversé cette tendance : l’année 2024 a enregistré une surface brûlée annuelle de 138 000 hectares, soit quatre fois plus qu’en 2023. L’année 2024 a également été marquée par la mort de 12 personnes — neuf pompiers et trois civils — le bilan le plus lourd depuis l’année noire de 2017.