Sommaire
L’essentiel
- Trois accidents de planeur dramatiques se sont produits en deux jours pendant le week-end du 15 août dans trois lieux différents, causant la mort de six personnes, dont Daniel Perciaux, l’un des pilotes les plus expérimentés de France.
- Un bilan aussi dramatique qu’exceptionnel puisqu’« on a connu autant de morts en deux jours qu’en trois ans » selon le secrétaire général de la Fédération française de vol en planeur (FFVP).
- Le BEA s’est saisi des trois enquêtes et livrera ses conclusions dans plusieurs mois. « Il faut attendre les résultats des enquêtes avant de se prononcer, tant les causes peuvent être multiples », évoque le secrétaire général de la fédération française de vol en planeur.
Trois accidents en deux jours
Trois accidents dramatiques en deux jours, en trois lieux différents, et un lourd bilan de six morts : le milieu du planeur tente de comprendre l’accumulation de drames qui a endeuillé le week-end du 15 août. « On a connu autant de morts en deux jours qu’en trois ans », constate, incrédule, Maxence Stawski, secrétaire général de la Fédération française de vol en planeur (FFVP).
« Notre sport n’est pas dangereux par essence. C’est une activité très encadrée, très réglementée, dont les normes sont identiques à celles des avions de ligne », explique-t-il. « Un planeur est entièrement démonté pour vérification une fois par an. Il fait l’objet de visites annuelles par des instructeurs externes et des mécaniciens aéronautiques dont la formation est similaire à ceux qui interviennent sur les avions de ligne. On a une culture sécurité très forte. Tous les pilotes ont un enseignement très rigoureux. »
Des circonstances très différentes
Dimanche, à Ploërmel (Morbihan), un pilote et son passager découvraient l’activité lorsqu’ils ont trouvé la mort. Des témoins ont observé des évolutions inhabituelles de l’appareil : ils l’ont vu « prendre une attitude à piquer », indique le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA — détail de l’événement). L’appareil s’est ensuite écrasé.
La veille, dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’accident mortel a mis en cause un planeur et son remorqueur. Le planeur, encore lié par son câble, aurait présenté une trajectoire anormale avant de dévier latéralement. Le remorqueur a alors décroché avant de percuter le sol et de prendre feu immédiatement, aussitôt suivi par l’autre avion (BEA — détail de l’événement).
Parmi les victimes, un pilote très expérimenté
Enfin, lors d’un vol de voltige en instruction double commande, deux hommes sont décédés à Saintes (Charente-Maritime) le dimanche après plusieurs figures. Parmi eux figurait Daniel Perciaux, l’un des vélivoles les plus expérimentés de France, juge et formateur, multimédaillé dans les championnats internationaux (BEA — détail de l’événement).
« Jamais, dans un laps de temps si court, notre mouvement n’avait connu une telle succession de drames », déclare Martin Leÿs, le président de la FFVP. Trois accidents a priori sans rapport, mais dont l’enchaînement laisse circonspect. « Il faut attendre les résultats des enquêtes avant de se prononcer, tant les causes peuvent être multiples », reprend Maxence Stawski.
Enquêtes et dispositifs
Les planeurs sont tous équipés de boîtes noires. « Ces petits enregistreurs nous permettent d’éviter les collisions et d’enregistrer les vols », précise Maxence Stawski. Il appartient désormais au BEA de les analyser (bea.aero). La fédération pourra ensuite se prononcer officiellement.
Sans anticiper ces conclusions, Martin Leÿs rappelle « l’exigence absolue de sécurité et de vigilance qui doit guider chacun de nos vols. La fédération poursuivra sans relâche ses efforts pour soutenir les clubs, les instructeurs et tous les pilotes dans cette culture de sécurité ». Une culture dramatiquement fragilisée le temps d’un week-end marqué par ces accidents de planeur.