Sommaire
L’essentiel
- La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le 24 février 2022.
- Une sélection d’informations essentielles permet de mieux comprendre ce conflit d’une ampleur inédite sur le sol européen.
- Ce samedi, au 1 284e jour du conflit, la journée a été marquée par l’assassinat de l’ancien président du Parlement ukrainien Andriï Paroubiy.
Le fait du jour
L’ancien président du Parlement ukrainien Andriï Paroubiy a été tué par balle samedi dans l’ouest du pays. Le président Volodymyr Zelensky a qualifié le crime de « meurtre horrible » et « minutieusement planifié ».
« Un homme non identifié a tiré plusieurs coups de feu sur l’homme politique, tuant Andriï Paroubiy sur le coup » à Lviv, a indiqué le bureau du procureur général. Le suspect s’est enfui ; les forces de l’ordre cherchent à le retrouver. Une enquête pour « meurtre » a été ouverte, a précisé le bureau du procureur.
Andriï Paroubiy, 54 ans, fut une figure de la révolution pro-européenne du Maïdan et présida la Rada, le Parlement ukrainien, de 2016 à 2019.
L’annonce de sa mort a suscité de nombreux hommages au sein des responsables ukrainiens, certains laissant entendre une possible implication russe. Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a affirmé sur Telegram que le député avait été « tué par les balles de l’ennemi », expression généralement employée pour désigner la Russie. La Première ministre Ioulia Svyrydenko a rendu hommage à « un patriote » qui a « apporté une grande contribution à la formation de notre État ».
À ce stade, les enquêteurs n’ont pas évoqué d’implication potentielle de la Russie ni de lien direct avec l’invasion de l’Ukraine en 2022.
La déclaration du jour
« J’ai beaucoup pensé aux familles des autres martyrs qui n’étaient pas présentes. J’ai donc organisé cette réunion car je voulais rencontrer et consoler les familles en deuil de tous les héros et les soulager un peu de leur chagrin et de leur angoisse. »
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a rencontré des familles de soldats morts dans des combats contre l’Ukraine en soutien de la Russie, selon un média officiel, avant une visite en Chine où il doit assister à une parade en présence de Vladimir Poutine.
Les services de renseignement de la Corée du Sud et de pays occidentaux ont affirmé que Pyongyang avait envoyé plus de 10 000 soldats en 2024 dans la région russe de Koursk, alors sous offensive de Kiev, ainsi que des obus d’artillerie, des missiles et des systèmes de roquettes à longue portée. Selon Séoul, environ 600 soldats nord-coréens ont été tués et des milliers blessés dans ces combats, bilan que Pyongyang n’a pas confirmé.
Kim Jong Un s’est adressé aux familles et s’est engagé à ériger un monument dans la capitale et à consacrer une rue à la mémoire des soldats, promettant un soutien de l’État aux enfants des disparus.
Le chiffre du jour
400 — c’est le nombre de pompiers russes mobilisés samedi pour lutter contre un incendie provoqué par des débris d’un drone ukrainien plus tôt dans la semaine, près du domaine qui serait attribué au président russe Vladimir Poutine sur les bords de la mer Noire.
L’opposant russe Alexeï Navalny, décédé en prison dans des circonstances troubles, avait publié en 2021 une enquête accusant Vladimir Poutine d’être le propriétaire de cet immense domaine situé dans une zone touristique de la mer Noire. Selon cette enquête, le complexe fastueux — financé par la corruption — comprendrait des vignobles, une enceinte de hockey sur glace et un casino. Vladimir Poutine a toujours nié en être le propriétaire.
La tendance
L’Union européenne doit explorer toutes les « voies possibles » pour utiliser au mieux les avoirs russes gelés en Europe afin de renforcer son soutien à l’Ukraine, a déclaré la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas. Les avoirs de l’État russe à l’étranger ont été gelés après l’invasion de février 2022 ; la plus grande partie, soit quelque 210 milliards d’euros, se trouverait en Belgique.
Les Vingt-Sept avaient d’abord décidé d’utiliser les intérêts générés par ces avoirs — plusieurs milliards d’euros par an — pour financer l’effort de guerre ukrainien. Après des mois de discussions, les dirigeants du G7 ont conclu en octobre 2024 un accord visant à utiliser ces intérêts pour garantir un prêt en faveur de l’Ukraine, d’un montant de 45 milliards d’euros pour l’Union européenne.
Plusieurs États membres estiment désormais qu’il faut aller plus loin et envisagent d’utiliser le capital, pas seulement les intérêts. D’autres pays, dont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, se montrent plus prudents, rappelant que la saisie de ces avoirs se heurte à des obstacles juridiques et pourrait déstabiliser l’euro en décourageant de futurs investisseurs étrangers. Des solutions de compromis sont à l’étude, notamment l’idée de considérer une saisie comme un prêt à l’Ukraine destiné à financer les dommages de guerre, que la Russie devrait rembourser à l’issue du conflit.
