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Le 27 septembre 1975, Thalassa lançait un concept inédit : un magazine télé entièrement dédié à la mer et aux océans. Cinq décennies et environ 1 700 numéros plus tard, l’émission créée par Georges Pernoud reste une référence. En 2024, Diego Buñuel, grand reporter et directeur du développement de la fiction et des documentaires à France.tv Studio, a pris la relève et proposé une nouvelle formule baptisée Thalassa, aventures extrêmes.
La saison 2, composée de huit épisodes, a été diffusée en prime time sur France 5. Parallèlement, Diego Buñuel publie Thalassa – Aux quatre coins des océans (éditions Tana), coécrit avec Agnès Gardet, qui célèbre les 50 ans du programme et lève le voile sur la réalisation de la nouvelle formule, tournée en 4K au format cinéscope.
Thalassa a-t-elle contribué à l’éveil des consciences sur la protection des océans ?
Selon Diego Buñuel, Thalassa et des figures comme Cousteau ont été parmi les premiers à aborder la question de l’environnement et de la sauvegarde des océans. Il rappelle que l’eau couvre 71 % de la surface de la planète et que l’on connaît mieux la surface de Mars que le fond des mers. Pour lui, l’émission doit poursuivre l’exploration et la sensibilisation : il voit Thalassa capable de durer encore de nombreuses années.
Comment moderniser une émission née en 1975 ?
Moderniser Thalassa a impliqué de « réimaginer » la manière de raconter les océans tout en respectant l’héritage de Georges Pernoud. Buñuel explique qu’il fallait que la version historique demeure celle de Georges, et que la nouvelle formule devienne sa propre émission. Sa démarche a consisté à mettre davantage l’accent sur l’action et l’aventure : conserver la plongée et la rencontre avec celles et ceux qui défendent les mers, mais orienter le récit vers un registre « nature et aventure » plutôt que « voile et pêche ».
Les créateurs de contenus (YouTube, etc.) peuvent-ils être les héritiers de Thalassa ?
Buñuel considère qu’il doit y avoir de la place pour tous les formats. Si les créateurs mettent en avant l’exploration, le partage d’émotion et la défense de la nature, ils participent à la même mission : sensibiliser le public. Plus de voix parlent des enjeux environnementaux, plus les chances de protection augmentent, souligne-t-il.
Quelles précautions de production pour éviter les polémiques ?
Sur le terrain, l’équipe fait appel à des fixeurs locaux dans les pays où elle a moins de connaissances : ces interlocuteurs apportent contacts, maîtrise de la langue et expertise indispensable pour plonger et comprendre les risques. Buñuel insiste sur l’importance d’une compétence locale pour mener correctement le travail et ne pas « débarquer en pensant qu’on sait tout ».
Pourquoi rester discret à l’écran en tant que présentateur ?
Pour Buñuel, l’essentiel n’est pas sa présence personnelle mais les personnes et les espèces présentées. Être visible sert à instaurer une intimité qui embarque le téléspectateur, mais cette proximité demeure un dispositif pour mieux mettre en lumière d’autres protagonistes et d’autres situations.
Tournages en conditions extrêmes : un souvenir marquant
La première saison a inclus une expédition en Arctique : plongées sous des icebergs, découpe de la banquise avec des scies pour accéder à une eau à moins 3 °C alors qu’il faisait −28 °C à l’extérieur. Une logistique lourde et des traversées en motoneige sur une glace parfois craquante ont ponctué ces opérations.
Ce que réserve la saison 2
La nouvelle saison emmène le public vers des terrains variés : les Bahamas, devenus l’un des plus grands sanctuaires pour les requins ; le désert de Namibie ; le Japon, à la recherche du thon rouge en mer du Japon. L’objectif est d’embarquer les téléspectateurs pour des destinations parfois lointaines, toujours avec une volonté de partager l’amour de la nature et du récit d’aventure.
Pour en savoir davantage sur la nouvelle formule et les coulisses, le livre Thalassa – Aux quatre coins des océans est disponible sur le site de France Télévisions.