Science : indices d’une protéine venue de l’espace
Des chercheurs affirment avoir détecté une protéine scellée profondément dans une météorite tombée sur Terre en 1990. Selon un article déposé sur le serveur de prépublication arXiv, cette découverte, si elle est confirmée par d’autres équipes, représenterait la première identification d’une protéine n’ayant pas d’origine terrestre — une véritable protéine extraterrestre.
Les protéines forment une catégorie variée de composés organiques construits à partir de chaînes de polypeptides composées d’acides aminés. Sur Terre, elles servent de briques de base pour pratiquement toutes les structures biologiques, leur repliement et leur fonctionnement étant dictés par l’information portée par l’ADN et l’ARN.
Bien que des processus abiotiques puissent théoriquement engendrer des protéines, la présence d’une protéine d’origine extraterrestre porterait un nouveau regard sur la chimie prébiotique et sur les possibilités d’apparition de la vie ailleurs que sur notre planète.
Les météorites ont déjà livré d’autres briques organiques liées à l’émergence de la vie :
- Des composés contenant du cyanure.
- Des sucres comme la ribose, élément central de l’ARN.
- Divers acides aminés, détectés dans plusieurs échantillons retrouvés sur Terre.
Le spécimen étudié dans cette recherche, connu sous la désignation Acfer 086 et recueilli en Algérie, avait déjà attiré l’attention pour son contenu organique, rappelle un article de ScienceAlert.
Pour isoler et identifier les composés candidates, les auteurs ont recours à des techniques de spectrométrie de masse de pointe, optimisées pour améliorer le rapport signal/bruit et révéler de faibles concentrations d’acides aminés au sein de l’échantillon. Selon l’astronome Chenoa Tremblay, ces approches consistent à réexaminer des météorites préservées dans des collections en affinant les protocoles analytiques.
Par ailleurs, des expériences menées en orbite et en laboratoire suggèrent que la formation de composants biologiques complexes peut être relativement aisée dans certaines conditions spatiales. Reste à confirmer, par des analyses indépendantes, si la protéine identifiée est véritablement d’origine non terrestre et si elle s’inscrit dans une chimie compatible avec des processus prébiotiques connus.
Cette section s’insère dans un examen plus large des preuves astro-chimiques et prépare la lecture des analyses méthodologiques et des implications pour la recherche sur l’origine de la vie.
