Portrait scientifique de Freeman Dyson
Figure hors norme de la physique du XXe siècle, Freeman Dyson a exploré autant les mathématiques que les grandes questions philosophiques, telles que l’origine de la vie. Il est décédé le 28 février 2020 à l’âge de 96 ans après une courte maladie, a indiqué sa fille Mia Dyson à NPR (https://www.npr.org/2020/02/28/810433230/physicist-and-iconoclastic-thinker-freeman-dyson-dies-at-96).

Dyson, bien connu pour ses contributions fondamentales à la science, n’a jamais obtenu de doctorat. Robbert Dijkgraaf, alors directeur de l’Institute for Advanced Study de Princeton où Dyson fut professeur, expliquait qu’il se considérait « éternel étudiant », ce qui lui donnait la liberté d’être curieux de tout. Cette liberté intellectuelle a fait de lui, selon Dijkgraaf, « un grand unificateur de la physique ». Pour en savoir plus sur son parcours, voir le récit du New York Times (https://www.nytimes.com/2020/02/28/science/freeman-dyson-dead.html).
Né en Angleterre, Dyson a étudié à Cambridge puis a travaillé comme scientifique civil pendant la Seconde Guerre mondiale au sein du Royal Bomber Command. Son travail marquant débuta alors qu’il était étudiant diplômé à l’université Cornell : il publia un article majeur qui approfondit la compréhension de l’interaction entre la lumière et la matière, contribuant à la théorie de l’électrodynamique quantique.

Toujours en quête d’applications concrètes à ses idées, Dyson a mêlé réflexion théorique et innovation pratique. Parmi ses apports et engagements notables :
- En 1958, il participa à la conception d’un réacteur nucléaire réputé pour sa sûreté intrinsèque — un système pensé pour rester opérationnel même en cas de mauvaise manipulation (NPR).
- Il prit part au projet Orion, qui explorait la propulsion spatiale par explosions nucléaires contrôlées, idée ambitieuse mêlant physique et ingénierie.
- En 2000, il reçut le Templeton Prize pour ses réflexions sur la religion et la spiritualité, bien qu’il ait lui-même rejeté toute tentative d’organiser ou de confiner sa conception de Dieu et de l’infini, selon sa fille.
- Sur le plan climatique, Dyson s’est montré critique envers certains modèles dominants : il estimait nécessaire d’examiner les faits avec rigueur et de ne pas confondre abstractions mathématiques et vérité ultime, position qui le plaça en marge des consensus scientifiques sur le changement climatique.
Sa famille lui survit : son épouse Imme, six enfants et seize petits-enfants. Cette synthèse scientifique laisse transparaître l’esprit curieux et pluridisciplinaire de Freeman Dyson, dont l’œuvre continue d’alimenter débats et réflexions dans la communauté scientifique.
