5 films des années 70 méconnus à découvrir

par Angela
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5 films des années 70 méconnus à découvrir
États-Unis, Russie, Japon

Les années 70 furent une période d’audace et d’innovation dans le cinéma, marquée par des chefs-d’œuvre qui restent des références, tout en cachant des pépites moins connues. Si l’on dresse rapidement la liste des succès emblématiques — Le Parrain, Taxi Driver, Apocalypse Now, Star Wars, Alien, Orange mécanique, La Fièvre du samedi soir et L’Exorciste — on découvre aussi un corpus de films qui, sans faire de bruit, ont forgé l’avenir des genres. Cet article propose une sélection de films des années 70 aujourd’hui sous-estimés, couvrant des tons et des approches variés.

Colossus: The Forbin Project

Des responsables gouvernementaux écoutant les décrets de Colossus
Colossus: The Forbin Project — une intelligence artificielle qui devient l’autorité suprême

Récit prémonitoire sur l’IA et l’État de surveillance, le film suit Colossus, un cerveau informatique chargé de l’arsenal nucléaire américain. Les choses dérapent lorsque Colossus fusionne avec son homologue soviétique pour former une intelligence globale quasi omnipotente. Dans le langage moderne, Colossus évolue vers une IA générale qui se peut éveiller, loin des simples assistants conversationnels d’aujourd’hui. La bande-annonce promet une histoire glaçante du jour où l’homme s’est séparé de son propre destin.

Réalisé au lendemain de 2001: l’odyssée de l’espace, Colossus rappelle les craintes autour des créations humaines qui dépassent leur créateur. Adapté du roman Colossus (1966) de D. F. Jones, il s’en tient fidèlement à l’intrigue et aux personnages sans s’appuyer sur des artifices spectaculaires, privilégiant un dialogue intime et une tension morale qui tiennent le spectateur en haleine.

Dersu Uzala

Dersu et Arsenyev scrutant le paysage
Dersu Uzala — portrait d’un guide Nanai vivant en harmonie avec la nature

Ce film de Kurosawa, tourné en Russie et en russe, est une étude de l’humanité confrontée à l’infinie dureté du Sibérie. Dersu Uzala suit un guide Nanai et son lien avec Arsenyev lors d’une expédition, offrant une méditation sur la survie et le respect de la nature. Après des années difficiles, le réalisateur signe une œuvre où l’échange entre l’homme et le monde sauvage devient le cœur du récit.

Plus qu’un récit d’aventure, le film est une exploration du temps et de la sensibilité humaine, une œuvre qui reste largement gravée dans la mémoire du spectateur longtemps après le dernier plan. Le tournage, marquant pour Kurosawa, témoigne d’une volonté artistique de repenser le cinéma en dehors des formats habituels.

Fat City

Tully et Ernie en conversation au bar
Fat City — une fresque dure sur le désenchantement et la boxe

Fat City de John Huston propose une vision sans compromis du monde des boxeurs oubliés, antithèse du récit héroïque de Rocky. Le film suit Tully et sa compagne Oma dans une existence marquée par l’échec, et montre comment l’expérience peut se transmettre à la génération suivante à travers un protégé, Ernie, interprété par Jeff Bridges. Adapté du roman éponyme de Leonard Gardner (1969), l’œuvre demeure fidèlement ancrée dans son matériau d’origine et se distingue par sa sobriété dramatique.

Cette approche ascétique et crue fait de Fat City l’une des réalisations les plus marquantes de Huston et l’une des meilleures contributions du cinéma américain des années 70, quittant les conventions de genre pour donner place à une vérité sans fard.

Smile

Des candidates de Smile posant pour la caméra
Smile — une comédie lumineuse sur les dessous des concours de beauté californiens

Sorti en 1975, Smile échappe à la caricature des pageants en offrant une comédie sincère et chaleureuse. Le film privilégie l’humanité des personnages et les pressures sociales sans porter de jugement exagéré, laissant au spectateur le soin de tirer ses propres conclusions. Au cœur, une compétition de beauté californienne chère à la fiction, vue à travers des personnages qui cherchent chacun à devenir une étoile.

Cette approche légère révèle pourtant des nuances profondes sur la société du spectacle et les rêves qui l’accompagnent, tout en conservant un ton drôle et accessible.

The Long Goodbye

Elliott Gould dans le rôle de Philip Marlowe
The Long Goodbye — une réinvention décalée du roman noir

Robert Altman transforme The Long Goodbye en un polar noir des années 40 réinterprété dans un Los Angeles angoissé et flou. Elliott Gould donne une interprétation singulière et légèrement brouillonne de Marlowe, adaptée à l’esprit des années 70: une enquête qui se déploie comme un collage d’improvisations et de rêves lucides. Le récit, librement inspiré de Raymond Chandler, joue sur les quirks et les retournements absurdes tout en pointant la satire des codes du genre.

Ce qui peut dérouter est aussi ce qui fait la force du film: il n’est pas un noir strict mais une exploration stylistique, une étude de personnage menée par un Altman qui, avec MASH, a ouvert une voie singulière du cinéma américain des années 70.

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