Science

Un groupe de chercheurs australiens attire l’attention avec une approche peu conventionnelle de la fusion nucléaire. D’après un article de Popular Mechanics, la start-up HB11, née de chercheurs de l’University of New South Wales, dépose des brevets pour une méthode nouvelle de fusion et a déjà obtenu des protections en Chine, au Japon et aux États-Unis.
Les porteurs du projet affirment pouvoir éviter totalement l’utilisation de matériaux radioactifs dans la réaction. Leur recette repose essentiellement sur deux ingrédients : des lasers ultrapuissants et… une bonne dose de hasard.
Le bore n’est pas si ennuyeux

Le procédé fait intervenir principalement l’hydrogène et le bore. Le bore, décrit comme un élément polyvalent par Live Science, est à la fois un nutriment pour les plantes et un élément déjà présent dans certaines applications de l’industrie nucléaire.
Voici, en bref, la mécanique telle que présentée par HB11 :
- Un laser de haute technologie accélère des noyaux d’hydrogène.
- Ces noyaux accélérés percutent des atomes de bore dans l’espoir de déclencher une réaction de fusion.
- Lorsque la fusion se produit, elle produit des atomes d’hélium chargés positivement.
- La charge résultante est ensuite récupérée et convertie en électricité.
Warren McKenzie, directeur général de HB11, illustre l’idée ainsi : « On peut dire que nous utilisons l’hydrogène comme une fléchette, en espérant atteindre un atome de bore ; si nous touchons, la fusion démarre. » Si cette description paraît instinctive, elle repose néanmoins sur des décennies de travaux : le professeur émérite Heinrich Hora explique étudier la fusion assistée par laser et le bore depuis plus de quarante ans.
Selon McKenzie, l’approche laser‑accélérée serait même « plus précise » que les conceptions classiques fondées sur la chaleur, lesquelles consistent essentiellement à tout chauffer en espérant que les collisions nécessaires se produisent. Cette conception ouvre ainsi une piste alternative pour la recherche sur la fusion nucléaire, en privilégiant des interactions dirigées plutôt que des hautes températures généralisées.
Sur le plan scientifique, cette méthode soulève des questions techniques et expérimentales cruciales — notamment la reproductibilité des collisions ciblées et l’efficacité nette de conversion en électricité — qui conditionneront son potentiel réel comme solution à long terme.
