Tom Stoppard meurt, scénariste de Shakespeare in Love et Star Wars

par Olivier
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Tom Stoppard meurt, scénariste de Shakespeare in Love et Star Wars
Royaume-Uni, Italie, Tchécoslovaquie, Singapour, Inde, États-Unis

Portrait de Tom Stoppard — AFP

Si son nom ne vous dit peut‑être rien, son œuvre, elle, est familière du grand public. Tom Stoppard a notamment signé les scénarios de Brazil de Terry Gilliam (1985), L’Empire du Soleil de Steven Spielberg (1987) et d’Anna Karénine de Joe Wright (2012). Il a aussi participé à l’écriture des scénarios d’Indiana Jones et la dernière croisade et de Star Wars, épisode III. En 1998, il obtient l’Oscar du meilleur scénario pour Shakespeare in Love.

Preuve de sa stature : le chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux. « Tom Stoppard was my favourite playwright. He leaves us with a majestic body of intellectual and amusing work. I will always miss him. » Voir le message

Auteur de plus de trente pièces, sa dernière, Leopoldstadt, qui retrace le destin d’une famille juive aisée de Vienne bouleversée par le nazisme et la Shoah, avait remporté en 2023 quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure pièce. Cette consécration était aussi celle d’une œuvre profondément personnelle : quatre de ses grands‑parents ont été tués dans les camps nazis.

Il avait auparavant reçu quatre Tony Awards pour Rosencrantz et Guildenstern sont morts (1968), Travesties (1976), The Real Thing (1984) et The Coast of Utopia (2007), ainsi que l’Oscar du meilleur scénario pour Shakespeare in Love (1998).

« Nous nous souviendrons de lui pour ses œuvres, leur éclat et leur humanité, ainsi que pour son esprit, son irrévérence, sa générosité d’âme et son amour profond de la langue anglaise », a déclaré l’agence d’artistes United Agents, annonçant son décès à son domicile dans le sud‑ouest de l’Angleterre.

Considéré comme le plus grand dramaturge britannique de sa génération, Tom Stoppard était reconnu pour son humour pince‑sans‑rire et son mélange habile de vaudeville et de répliques spirituelles. Le réalisateur Mike Nichols, avec qui il avait travaillé à Broadway sur The Real Thing, le décrivait comme « très drôle aux dépens de personne ». « Je veux prouver qu’on peut traiter de sujets sérieux en lançant une tarte à la crème sur scène pendant des heures », aimait‑il dire.

Lion d’or à la Mostra de Venise pour son unique film comme réalisateur

Né en Tchécoslovaquie en 1937 dans une famille juive contrainte à l’exil par l’avancée nazie, Tom Stoppard arrive en Angleterre à la fin de la guerre après des séjours à Singapour et en Inde. Il quitte l’école à 17 ans et, après une brève carrière de journaliste à Bristol, se fait connaître en 1967 avec Rosencrantz et Guildenstern sont morts, une pièce absurde mettant en scène deux personnages tirés d’Hamlet.

Dans les années 1970, il prend la défense des dissidents soviétiques, thème qu’il explore dans Every Boy Deserves Favour (1977). En 1990, il adapte pour l’écran Rosencrantz et Guildenstern sont morts, avec Gary Oldman et Tim Roth, et remporte le Lion d’or à la Mostra de Venise pour ce film — sa seule incursion en tant que réalisateur.

Parfois objet d’attention des tabloïds britanniques pour sa vie privée, Tom Stoppard était père de quatre fils et avait épousé, à 76 ans, sa troisième épouse, l’héritière Sabrina Guinness.

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