Le Festival de Cannes a rendu hommage, jeudi, à Fatima Hassouna, une photographe gazaouie de 25 ans, tragiquement tuée par un missile israélien le 16 avril. Ce drame a frappé au lendemain de la sélection de son documentaire Put your soul on your hand and walk à l’Acid, une section parallèle du festival où elle nourrissait le rêve de participer.
La frappe qui a anéanti sa maison a également coûté la vie à toute sa famille, à l’exception de sa mère. Gaza, souvent décrite comme une prison, est devenue pour elle un tombeau. Cette sélection était une reconnaissance majeure pour cette jeune photojournaliste, qui cherchait à témoigner de la vie et des tragédies vécues dans sa région.
Ken Loach, réalisateur britannique doublement récompensé à Cannes, a exprimé son soutien sur le réseau social X. Il a appelé à honorer la mémoire de Fatima Hassouna et de ses confrères palestiniens, rappelant leur engagement et leur sacrifice en documentant ce qu’il qualifie de « massacre de masse » à Gaza. Il a également dénoncé ces actes comme des crimes de guerre et un génocide.
Le film « Dossier 137 » de Dominik Moll en compétition
Le premier film français en compétition cette année, Dossier 137 du réalisateur Dominik Moll, met en scène Léa Drucker dans le rôle d’une fonctionnaire de l’IGPN. Elle est chargée d’enquêter sur un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d’une manifestation des Gilets jaunes.
Dominik Moll, dont la notoriété s’est affirmée grâce à Harry, un ami qui vous veut du bien (2000), revient à Cannes après le succès de son film La Nuit du 12, présenté il y a trois ans hors compétition. Ce dernier abordait les violences faites aux femmes et avait remporté sept César, dont celui du meilleur film.
Cependant, l’un des comédiens, Théo Navarro-Mussy, initialement annoncé pour monter les marches, a été écarté de la présentation officielle. Il fait l’objet d’une plainte de trois anciennes compagnes pour des faits datant de 2018 à 2020 comprenant viols, violences physiques et morales dans la sphère privée.
Accusations de violences sexuelles au sein de l’Acid
Un vice-président d’une section parallèle autonome du Festival de Cannes, l’Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), a été « mis en retrait » jeudi après avoir été publiquement accusé de violences sexuelles. Ces accusations ont été formulées par une femme lors d’un événement sur la Croisette organisé par le Centre national de la cinématographie (CNC) sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Face à ces révélations, les dirigeants de l’Acid ont immédiatement pris des mesures conservatoires, plaçant cet homme à l’écart de la vie associative et déclenchant une enquête interne confiée à un organisme extérieur. L’association a réaffirmé son engagement à soutenir et écouter toutes les victimes et témoins de violences, qu’elles soient sexistes, sexuelles ou morales.
