Roger Goodell n’a jamais été le commissaire de la NFL le plus apprécié depuis sa prise de fonction en 2006. Il s’est opposé à ceux qui s’agenouillaient lors de l’hymne national après la mort de George Floyd, a induit le Congrès en erreur sur l’utilisation persistante du nom controversé « Redskins », et a mal géré plusieurs enquêtes sensibles, notamment sur des joueurs accusés de violences domestiques. Il a également refusé d’assumer ses responsabilités concernant la compensation financière liée aux commotions cérébrales des joueurs, déléguant aux joueurs eux-mêmes les conséquences d’une absence de soutien pour les anciens athlètes souffrant de troubles physiques et mentaux. Parmi ses décisions controversées, il a imputé le scandale du « Bountygate » aux joueurs plutôt qu’aux entraîneurs, une affaire où des membres des Saints de la Nouvelle-Orléans ont payé des joueurs pour blesser intentionnellement leurs adversaires. Ces éléments lui ont valu des critiques sévères venant de divers médias et observateurs du sport, certains le qualifiant même de pire commissaire de l’histoire de la ligue.
Malgré ce bilan controversé, Goodell a su asseoir sa position et son influence. En 2016, il a été convié à une réunion à huis clos avec des membres du Parti républicain pour discuter, ironie du sort, de « leçons de leadership ». En 2017, son contrat a été renouvelé pour cinq ans, avec une rémunération pouvant atteindre 200 millions de dollars, incluant un salaire de base d’au moins 3,5 millions de dollars par an. Cette rémunération impressionnante dépasse largement celle des joueurs les mieux payés de la NFL, tels que Joey Bosa, dont les revenus pour 2020 approchaient 44 millions de dollars.
Roger Goodell n’est pas un novice en matière de richesse. Avant de devenir une figure controversée à la tête de la NFL, il a gravi les échelons au sein de la ligue, débutant sa carrière en 1983 comme stagiaire dans l’équipe des New York Jets. Sa progression a été lente mais régulière : il est passé d’assistant à président adjoint, puis vice-président exécutif et directeur des opérations avant de devenir enfin commissaire. Cette longue expérience a nourri son profil de dirigeant axé sur le marketing et la valorisation des droits médiatiques du football américain.
Depuis sa nomination, son salaire n’a cessé d’augmenter. En 2007, il percevait déjà 6 millions de dollars. En 2020, son revenu annuel atteignait 50 millions, avec une progression constante particulièrement marquée entre 2011 et 2012, où son salaire a bondi de 12 à près de 30 millions de dollars. Sur l’ensemble de sa carrière au poste de commissaire, ses revenus cumulés s’élèvent à environ 429 millions de dollars, incluant un important volet variable basé sur des incitations financières dont le détail précis reste confidentiel.
En combinant ses actifs et ses revenus, la fortune personnelle de Roger Goodell est aujourd’hui estimée à environ 150 millions de dollars. Quoi qu’en pensent ses détracteurs ou la multitude de protestations dont il a fait l’objet, il semble bien que cette richesse considérable lui permette de rester insensible aux critiques.