Divertissement
Dans « Le Dossier Maldoror », un jeune policier idéaliste, interprété par Anthony Bajon, se retrouve submergé par une enquête tragique sur la disparition de petites filles. Ce thriller percutant, réalisé par Fabrice Du Welz, s’inspire librement de l’affaire Dutroux, abordant les enjeux souterrains d’une affaire qui a profondément marqué la Belgique.
Fabrice Du Welz, qui a grandi en suivant l’affaire au fil de ses développements, plonge le spectateur dans une fiction où la frontière entre réalité et imagination est étroite. Le réalisateur évoque l’horreur des dysfonctionnements institutionnels et des mensonges entourant l’affaire, faisant ressortir des vérités dérangeantes. Dans ce film, il s’interroge sur la thèse officielle d’un prédateur isolé, soutenant plutôt l’idée que Marc Dutroux faisait partie d’un réseau pédophile, accablé par le poids d’autres complices.
La réflexion du réalisateur sur les systèmes de pouvoir souligne son défi face à un sujet complexe. Du Welz mentionne : « Faire de Dutroux l’alpha et l’oméga de cette affaire, c’est donner beaucoup d’importance à un individu qui n’est qu’un animal réagissant à ses pulsions. » Ainsi, le film ne se contente pas de dépeindre un drame, mais questionne l’intégrité d’un système qui a échoué à protéger les plus vulnérables.
À travers ce récit, l’auteur souligne que l’affaire Dutroux est un témoin des fractures au sein de la société belge, transformée par ce drame en un État de plus en plus atomisé. « Mon sentiment profond, dit-il, c’est que la Belgique, toute sympathique qu’elle peut paraître en public, reste un pays profondément divisé et qui ne se remet pas de cet épisode tragique. » « Le Dossier Maldoror » n’est pas seulement un thriller, mais aussi un miroir d’une société en souffrance, confrontée aux ombres de son passé.