5 septembre : Médias et éthique lors de la prise d’otages en 1972

par Olivier
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5 septembre : Médias et éthique lors de la prise d'otages en 1972
Palestine, Israël, États-Unis

Le film 5 septembre : Une réflexion sur le journalisme en temps de crise

Le 5 septembre 1972, un événement tragique et inattendu a secoué le monde lors des Jeux Olympiques de Munich, lorsque des terroristes palestiniens ont pris des athlètes israéliens en otage. Ce moment a non seulement redéfini le sport, mais a également mis en lumière le rôle crucial des médias. Le film 5 septembre de Tim Fehlbaum se penche sur cette situation unique à travers le prisme des journalistes américains en reportage sur place, exposant leurs défis éthiques face à cette crise sans précédent.

Le réalisateur, Tim Fehlbaum, choisit de se concentrer sur les journalistes, qui, initialement là pour couvrir des compétitions sportives, se retrouvent soudainement plongés au cœur d’un drame dramatique. « Leurs réactions face à cette situation inédite m’ont semblé un bon moyen d’aborder le sujet, incitant à réfléchir sur la presse actuelle », explique-t-il. Ce film se distingue de Munich de Steven Spielberg, car il se concentre sur l’action durant la prise d’otages plutôt que sur ses conséquences.

Fehlbaum a déployé des efforts considérables pour s’assurer que son œuvre soit en phase avec la réalité historique de l’époque. En rencontrant des protagonistes authentiques de l’événement, il a pu conseiller les acteurs pour une reconstitution fidèle des techniques journalistiques de cette période. « Mon film n’est pas un documentaire, mais je tenais à ce qu’il soit précis dans sa description », souligne-t-il.

La dynamique médiatique en 1972 était complexe. Les journalistes, contraints par un besoin urgent de publier des informations, faisaient face à de nombreux dilemmes éthiques. « En 1972, ils courraient déjà après l’audimat quitte à publier des informations fausses plutôt que de prendre le temps de les vérifier », note le réalisateur. Les limites technologiques de l’époque, telles que l’absence de téléphones portables, compliquaient encore leur capacité à communiquer efficacement entre eux.

D’ailleurs, le défi principal auquel ils étaient confrontés était de tracer une ligne ténue entre le journalisme et le voyeurisme. « C’était à eux de décider ce qu’ils pouvaient montrer ou non, tout en trouvant les meilleurs moyens techniques pour livrer leur reportage », insiste Fehlbaum. Le film utilise un style visuel qui évoque le grain des images d’époque, renforçant ainsi l’immersion du spectateur grâce à un montage vif et percutant qui lui a valu une nomination pour l’Oscar 2025 du meilleur scénario.

En plongeant dans les archives de la chaîne ABC, qui couvrait les Jeux de Munich à l’époque, Fehlbaum a pu capturer l’urgence et la gravité de la situation, soulignant que les reporters de l’époque ont créé un précédent dans le domaine de l’information sans même en avoir conscience. « Les problèmes éthiques sont au centre de mon récit », déclare-t-il, rendant ainsi le film non seulement fascinant pour les cinéphiles, mais aussi pour tous ceux intéressés par les implications sociétales des médias, tant hier qu’aujourd’hui.

Image de la prise d'otages aux JO de Munich

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