Steven Soderbergh révèle le fantastique avec ‘Presence’

par Olivier
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Steven Soderbergh révèle le fantastique avec 'Presence'
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Presence de Soderbergh

L’essentiel

Après s’être installée dans sa nouvelle maison, une famille y sent une étrange présence. Pour son grand retour en salle, Steven Soderbergh livre une œuvre singulière. Son film rend les humains plus inquiétants que les manifestations surnaturelles.

Steven Soderbergh est de retour avec un film fantastique aussi réussi qu’original. , découvert hors compétition au récent , surprend et fascine. Le réalisateur d’Ocean’s Eleven et de Contagion s’est inspiré d’une expérience personnelle pour raconter l’histoire d’une famille emménageant dans une maison hantée.

« Presence est né d’un événement survenu dans notre maison de Los Angeles, raconte le cinéaste. Il y avait de temps en temps des choses bizarres mais nous ne nous sommes jamais sentis menacés bien qu’une rumeur ait couru disant qu’une fille avait tué sa mère dans notre demeure avant notre emménagement ». Ce sont ces manifestations mystérieuses qui ont nourri son grand retour en salle alors que ses films récents avaient été distribués sur plateformes.

Un défi scénaristique

Ce qui rend l’histoire différente de la plupart des films de hantise est qu’à aucun moment le spectre n’est inquiétant puisque tout est montré de son point de vue. Il veille sur les habitants de la superbe demeure un peu comme celui de de David Lowery. Entre la mère surbookée, le père dépassé, l’adolescente dépressive après le suicide de sa meilleure amie et le frère un peu paumé, le fantôme a de quoi s’occuper !

Le scénariste David Koepp s’est emparé du projet avec gourmandise quand Steven Soderbergh lui a décrit le concept qu’il envisageait. « Tout se passe au même endroit où des choses étranges se produisent. Cela concentre toutes mes obsessions personnelles et j’ai aimé les restrictions que m’imposait le parti pris esthétique de Steven. J’adore ce type de défis » explique-t-il.

Un fantôme enfantin

C’est par les yeux du spectre qu’on voit la famille unie s’installer puis voler en éclats tandis que se profile un drame terrible. « Je me suis demandé ce que verrait un spectre et j’ai intégré cette idée dès le commencement du projet », déclare Steven Soderbergh. Le spectateur se sent proche de cette entité bienveillante mais impuissante. Bien qu’on ne découvre jamais l’apparence de la créature surnaturelle, ses sentiments et réactions sont parfaitement rendus. Sa nervosité, voire son angoisse, lui donne un côté particulièrement attachant.

« J’ai essayé de l’écrire comme s’il était un enfant un peu craintif mais aussi curieux, insiste David Koepp. C’était stimulant de créer un personnage qu’on ne voit pas ». La tension ne vient pas du surnaturel mais d’humains dont on découvre progressivement les failles et les vices.

Sur tous les fronts

Steven Soderbergh a choisi de tourner son film dans l’ordre chronologique, ce qu’a facilité le fait qu’il est le cadreur et le monteur de ses films sous les pseudonymes de Peter Andrews et de Mary Ann Bernard. « En tant que caméraman, j’apprenais ce que mon « personnage » découvrait au fur et à mesure du tournage », se souvient-il. La caméra devient alors l’héroïne d’une histoire plus troublante qu’effrayante. Épaulé par des interprètes remarquables (Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang et Eddy Maday), Steven Soderbergh signe avec Presence, une œuvre brillante et singulière.

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