Dangers d’intoxication à l’azote : un incident mortel à Paris

par Olivier
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Dangers d'intoxication à l'azote : un incident mortel à Paris
France

L’azote, gaz inerte, incolore et inodore, constitue environ 78 % de l’air que nous respirons. Pourtant, sous certaines conditions, il peut devenir extrêmement dangereux, voire mortel. Ce lundi, un incident tragique dans une salle de sport parisienne a résulté en la mort d’une femme et une intoxication grave d’une autre, causées par une fuite d’azote dans une cuve de cryothérapie récemment révisée.

À l’état liquide, l’azote est conservé à une température inférieure à -196 °C et est largement utilisé dans le domaine sportif pour la cryothérapie, une technique visant à améliorer la récupération musculaire. Cependant, ce gaz peut rapidement appauvrir l’air en oxygène lorsqu’il se disperse dans un espace confiné, provoquant un risque sévère d’anoxie. Des concentrations d’oxygène inférieures à 18 % peuvent entraîner une perte de conscience très rapide et un décès si aucune réaction n’intervient à temps.

Les bienfaits et les usages de la cryothérapie pour les sportifs

La cryothérapie, popularisée depuis 1979, est reconnue pour ses effets bénéfiques dans la récupération après un effort physique. Initialement utilisée pour traiter les rhumatismes, cette méthode s’est progressivement imposée dans le milieu sportif professionnel au début des années 2000, avant d’être accessible au grand public via les cryosaunas à partir du milieu des années 2010.

Les dispositifs de cryothérapie fonctionnent grâce à l’évaporation d’azote liquéfié provenant d’un réservoir cryogénique, où la température varie entre -120 et -150 °C. Lors d’une séance, l’utilisateur est protégé par des vêtements spécifiques (gants, chaussettes en coton épais et maillot de bain) et reste debout, immergé jusqu’aux épaules, la tête restant hors de la zone froide pour pouvoir respirer normalement l’air ambiant. La durée habituelle d’exposition ne dépasse pas deux à trois minutes.

Cette technique permet d’atténuer les inflammations, de réduire les courbatures, d’améliorer la circulation sanguine et d’accélérer l’élimination des toxines.

Encadrement et règlementation liés à la cryothérapie

Malgré sa popularité, la cryothérapie n’est pas officiellement reconnue par le corps médical français. Par conséquent, elle ne fait l’objet d’aucun contrôle strict de la part des autorités sanitaires. La pratique à des fins médicales est réservée aux professionnels de santé, mais son usage à des fins esthétiques ou de bien-être, notamment dans le sport, reste libre.

Les installations de cryosaunas doivent cependant respecter des mesures de sécurité indispensables, telles que la présence d’un détecteur d’oxygène, un système d’arrêt d’urgence, ainsi qu’un dispositif de ventilation et d’extraction pour évacuer l’azote hors de l’espace occupé.

Utilisations détournées et risques associés

Outre son usage médical et sportif, l’azote peut être exploité de manière détournée. Par exemple, des chercheurs ont utilisé la dilatation rapide de l’azote passant de l’état liquide à gazeux pour provoquer des explosions sans causer de dégâts majeurs, témoignant de son potentiel dangereux.

Lorsque l’azote est combiné avec un atome d’oxygène, il forme le protoxyde d’azote, couramment appelé « gaz hilarant ». Employé en gastronomie pour monter les mousses et chantillys, ce gaz est parfois inhalé à des fins récréatives. Cette pratique suscite des préoccupations en raison des risques de sous-oxygénation cérébrale, pouvant provoquer des pertes de conscience, des séquelles neurologiques, voire une dépendance.

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