À travers l’histoire, la compétition intense dans le monde sportif a souvent poussé certains à recourir aux stéroïdes anabolisants pour gagner en performance. Selon le Institut national sur l’abus des drogues, l’apparition d’effets comportementaux négatifs — connus sous le nom de « roid rage » ou colère liée aux stéroïdes — peut être fatale. Dans certains cas, cela se manifeste par une irritabilité accrue et de l’agressivité. C’est précisément ce phénomène complexe qui s’est retrouvé au cœur du drame entourant la bodybuildeuse Sally McNeil.
Comme le révèle un article de Sports Illustrated, cette ancienne championne de force avait été condamnée pour le meurtre de son mari, lui-même bodybuilder professionnel, Ray McNeil. Lors des faits sanglants, Sally McNeil avait un stéroïde détecté dans son organisme et s’était servie d’un fusil à pompe calibre 12, tuant son époux avec une violence extrême qui arracha une partie de son visage et détruisit une portion de son foie. Bien que la défense ait invoqué la « roid rage » comme motif atténuant, l’historique d’explosions violentes de Sally a finalement scellé son sort.
Toutefois, le lien entre la consommation de stéroïdes et l’agressivité reste ambigu, comme le souligne un article du New York Daily News. L’histoire de violence de Sally affaiblit l’argument de sa défense puisqu’il est difficile d’établir que son geste meurtrier ait directement résulté de son usage de stéroïdes. Cette incertitude reflète la complexité des recherches sur le sujet.
Si certaines études associent les stéroïdes anabolisants à une hausse de l’agressivité et de l’irritabilité, d’autres travaux suggèrent que divers facteurs pourraient intervenir. Notamment, des traits de personnalité spécifiques, plus fréquents chez les utilisateurs de stéroïdes, semblent jouer un rôle clé. Le National Institute on Drug Abuse évoque des recherches indiquant que les troubles de la personnalité — tels que les troubles borderline, antisocial ou histrionique — seraient plus répandus chez cette population, rendant ainsi la corrélation entre stéroïdes et agressivité moins évidente.
Cependant, une étude menée par Jill M. Grimes, psychologue comportementale à la Northeastern University de Boston, sur des hamsters préadolescents établit un lien entre l’utilisation de stéroïdes et des modifications dans les zones cérébrales impliquées dans l’agression. Cette recherche, rapportée par WebMD, suggère que chez certains individus, dont Sally McNeil, dont l’agressivité dysfonctionnelle existait déjà, la prise de stéroïdes pourrait encore accentuer ce comportement. Ainsi, le rôle des stéroïdes dans le déclenchement de comportements violents reste un sujet complexe et multifactoriel.