Une petite fille oubliée dans un bus en Dordogne
« Les voyages forment la jeunesse », dit l’adage. Cependant, voyager seule à 4 ans soulève des questions, surtout pour Rëva, une petite fille de Dordogne, qui a vécu une expérience inattendue le mercredi 15 janvier. Ce jour-là, alors qu’elle était dans le bus destiné à la transporter de l’école au centre de loisirs de Trélissac, Rëva a malencontreusement été oubliée, se retrouvant seule à bord alors que l’autocar prenait la direction de la Charente voisine.
« Comme elle n’était pas descendue, les animatrices du centre ont pensé que nous étions venus la chercher », explique Isabelle Girard, la mère de Rëva, étonnée que personne n’ait pris la peine de s’assurer de sa présence. Restée sagement assise sur son siège du cinquième rang, la petite fille, bien attachée, a passé inaperçue malgré les autres passagers montés après elle.
« Comme elle avait un peu faim, le chauffeur lui a donné à manger », raconte Manuel Cholet, responsable du CFTA Centre Ouest, qui assurait le transport. Ce n’est qu’au terminus du voyage, à Angoulême, que Rëva a été découverte par le chauffeur.
Informée par la compagnie de transport, la ville de Trélissac a rapidement contacté les parents de Rëva pour récupérer leur fille, envoyant une animatrice et un chauffeur pour la ramener à la maison. La ville a expliqué que cet incident était dû à une « erreur humaine » et a mis en cause deux animatrices responsables de la réception des enfants. Elles n’auraient pas recoupé leurs informations, laissant Rëva isolée dans le car. Selon le directeur général des services de la ville, « Aujourd’hui, elles sont au trente-sixième sous-sol ». Ces deux animatrices seront convoquées en commission de discipline le 7 février prochain, tandis qu’une conciliation entre la ville et les parents de Rëva est prévue.
Les parents, encore sous le choc, envisagent de porter plainte contre la ville. « Aujourd’hui, ma fille voit un psy », souligne Isabelle Girard. « Je veux qu’on entende ce qui s’est passé. Ce n’est pas parce que ce sont les enfants des autres qu’il ne faut pas en prendre soin. J’avais inscrit Rëva au centre de loisirs pour l’aider à se sociabiliser… Tout est foutu ! »