Chambord : le château hanté, au-delà des apparences

par Angela
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Chambord : le château hanté, au-delà des apparences
France

Le château de Chambord, posé au cœur de la vallée de la Loire, est l’un des monuments les plus spectaculaires de France. Édifié il y a environ cinq siècles, ce joyau qui semble sorti d’un conte de fées domine le paysage et symbolise à la fois la grandeur passée et la richesse qu’elle représentait. Chambord est le plus grand domaine de chasse du pays, le village du château est la seule localité du territoire entièrement détenue par l’État, et le parc clos du domaine est aussi vaste que Paris intra-muros, le plus grand de son genre en Europe. Avec ses 83 escaliers, dont l’emblématique escalier en double hélice, et ses 426 pièces, seules 60 sont accessibles au public. Mais Chambord ne se limite pas à son apparat architectural, à son cadre grandiose ou à l’opulence des aménagements: des présences du passé semblent s’accrocher à ce monument, glaçant parfois le dos des visiteurs.

La façade principale du château de Chambord, en France
La façade principale du château de Chambord, en France.

Des soldats blessés n’ont jamais quitté les lieux

Le château de Chambord ressemble à une scène sortie d’un conte, mais il a aussi joué un rôle dans une période clé de l’histoire française : la guerre franco‑prussienne de 1870–1871. Le conflit éclatait dans un contexte de dispute autour du trône d’Espagne, la France s’opposant à un candidat prussien et exigeant son exclusion définitive. Un télégramme trafiqué par le chancelier prussien Otto von Bismarck poussa la France à déclarer la guerre, et presque tous les États allemands se rangèrent derrière la Prusse. Cette guerre, l’une des plus sanglantes de l’époque, fut marquée par des innovations militaires comme la mitrailleuse. Bien que les forces françaises disposassent de ces armes, elles subirent des pertes lourdes et des soldats furent transportés à Chambord pour servir d’hôpital de campagne. Beaucoup ne survivirent pas, et certains affirment que leur présence se fait encore sentir autour du château, voire se laisse parfois voir. De nombreux visiteurs rapportent des pas lourds et des gémissements inexpliqués; d’autres affirment avoir aperçu les fantômes de soldats errait dans le parc, dans les couloirs et sur l’escalier principal.

L’escalier à double hélice, lieu où des fantômes de soldats auraient été entendus à Chambord
L’escalier à double hélice, lieu où des fantômes de soldats auraient été entendus à Chambord.

La légende du Grand Chasseur Noir

Aujourd’hui, des milliers de visiteurs affluent vers Chambord, mais le bâtiment tel qu’il est aujourd’hui ne ressemble pas à ses constructions antérieures. Au Xe siècle, la terre appartenait aux Comtes de Blois, qui érigèrent un château fortifié et le conservèrent environ 200 ans. Selon la légende, Thibault — surnommé le « trickster » — était en retard pour un service religieux et le prêtre avait commencé la messe sans lui. Furieux, le noble fou tua le clerc, mais sa punition fut éternelle: il est condamné à chasser un cerf sans jamais l’attraper et est devenu connu sous le nom du « Grand Chasseur Noir ». À l’automne, les habitants du bois autour du parc de Chambord déclarent entendre les cris du comte chercher sa proie et le chasseurs accompagné de chiens noirs et de compagnons aux cheveux noirs hanter les sentiers.

Un cerf dans les bois
La légende du Grand Chasseur Noir.

Chambord a-t-il un fantôme royal ?

En 1519, le roi récemment couronné François Ier sortait victorieux de la bataille de Marignan et voulait affirmer son pouvoir de manière tangible. Il ordonna la construction de Chambord, qui débuta comme une tour carrée entourée de quatre défenses et fut enrichie au fil du temps. Entre les affaires de couronne, François Ier revint à Chambord à plusieurs reprises pour superviser les travaux et les présenter fièrement à des diplomates, y compris à Charles V, empereur du Saint-Empire romain germanique. Malgré sa passion apparente pour le projet, le roi ne passa que peu de temps à Chambord et rarement plus de quelques semaines. François Ier mourut avant que les travaux ne soient achevés, mais son lien avec le château s’avéra plus fort qu’on ne l’imaginait. De temps à autre, son fantôme richement vêtu serait aperçu qui erre dans les couloirs la nuit. Selon la légende locale, le spectre de François Ier explore le château qui avait tant compté pour son règne, même s’il reste incertain ce qu’il cherche. Des témoins signalent aussi des lumières qui vacillent et des voix chuchotées dans les halls.

Un portrait du roi François Ier, qui a commandé Chambord
François Ier, fantôme royal.

L’influence de Léonard de Vinci venue d’au-delà ?

Autant célèbre que l’extérieur époustouflant, l’escalier central à double hélice attire les visiteurs et est souvent associé à Léonard de Vinci. Il n’a pas été construit par le célèbre artiste et ingénieur italien, mais son esprit aurait pu inspirer le design. Pendant des siècles, aucun plan architectural du château n’a été retrouvé, et l’escalier évoquait de proches dessins présents dans le Codex Atlanticus de Léonard. Cependant, Léonard mourut avant que Chambord ne voie le jour. En 1681, l’historien de Louis XIV, André Félibien, découvrit un modèle en bois désormais perdu, très proche de Chambord, ainsi que des esquisses liées à Léonard. Domenico da Cortona, le maître d’œuvre du château, avait en effet collaboré avec Léonard sur des projets pour célébrer la naissance du Dauphin en 1518. Léonard meurt l’année suivante, mais beaucoup soutiennent que l’esprit de Léonard demeure lié à jamais au château de Chambord.

Autoportrait de Léonard de Vinci
L’influence supposée de Léonard de Vinci sur Chambord.

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