La France doit demander pardon à la Polynésie pour essais nucléaires

par Olivier
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La France doit demander pardon à la Polynésie pour essais nucléaires
France, Polynésie française
Logo 20 Minutes avec AFP

La commission d’enquête parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française appelle l’État à accomplir un geste fort. Dans un rapport publié mardi, les députés demandent que la France présente officiellement ses excuses à la population polynésienne pour les 193 essais menés entre 1966 et 1996, et que ce pardon soit inscrit dans la loi organique de 2004 qui régit le statut d’autonomie de la collectivité.

« Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance. Elle doit être une démarche sincère », déclarent les auteurs du rapport, pour qui ce geste représente une étape indispensable dans un processus de réconciliation entre la Polynésie française et l’État. Le président de la commission, Didier Le Gac, et la rapporteure Mereana Reid-Arbelot, députée polynésienne, insistent sur un « acte sobre » capable de permettre à la nation « de traiter ce pan de notre histoire dans l’apaisement ».

Un pardon « au nom de la nation »

La commission propose que ce pardon soit exprimé par le Parlement « au nom de la nation ». Elle recommande également la création d’un groupe indépendant d’historiens et de chercheurs chargé d’ouvrir et d’analyser toutes les archives liées à la politique de tests nucléaires menée par le Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), actif pendant trois décennies. Ce travail scientifique permettra de poser les bases d’une mémoire commune et d’intégrer le « fait nucléaire » dans l’enseignement national.

Entre 1966 et 1996, la France a réalisé 193 essais nucléaires atmosphériques puis souterrains dans les atolls de Moruroa et Fangataufa. Ces campagnes ont contribué à l’acquisition de l’arme atomique, mais elles ont laissé un lourd héritage sanitaire, environnemental et politique en Polynésie. Le rapport ouvre désormais la voie à une reconnaissance solennelle de cette part d’ombre de l’histoire française.

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