Politique
Le gouvernement des États-Unis a longtemps été associé à des opérations secrètes et controversées. Parmi elles, l’une des plus surprenantes fut le plan audacieux d’armer des criminels en Arizona dans le but, selon certains responsables, de retrouver les cartels responsables du trafic de drogues. Ce projet, surnommé Operation Fast and Furious, s’inscrivait dans une volonté de collecter des preuves contre des organisations criminelles, mais son déroulement fut loin d’être conforme aux attentes.
Entre 2009 et 2011, plusieurs paramètres clés ont marqué cette opération :
- Approvisionnement illégal de près de 2 000 armes, vendues pour environ 1,5 million de dollars.
- L’objectif était de suivre la destination des armes dans les territoires de trafic mexicain.
- Les agences gouvernementales espéraient ainsi identifier et démanteler les réseaux des cartels.
Toutefois, le plan tourna à la catastrophe. Les enquêtes révélèrent que certains produits de cette opération se retrouvèrent sur le marché des armes aux mains de criminels. Parmi les événements tragiques, l’assassinat de l’agent de patrouille frontalière Brian Terry en 2010 dans le désert de l’Arizona demeure le cas le plus marquant. Lors des investigations, des armes arrachées à ces trafiquants furent retrouvées sur le lieu du crime. Par ailleurs, des responsables mexicains estimèrent que près de 150 personnes avaient été blessées ou tuées à cause de ces armes d’origine américaine.
En définitive, malgré les ambitions initiales, près de 1 400 des armes confiées à l’opération furent perdues selon certaines estimations. Ce fiasco entraîna de lourdes conséquences : le procureur général de l’époque fut mis en accusation par la Chambre des Représentants et un haut responsable de l’agence en charge dut démissionner. Ce triste épisode est un rappel douloureux des limites et des dérives d’une politique de surveillance qui, bien qu’innovante sur le papier, a mal tourné dans les faits.