Secret Service et assassinat de JFK : un échec surprenant

par Olivier
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Secret Service et assassinat de JFK : un échec surprenant
États-Unis

L’assassinat du président John F. Kennedy alors que sa cortège traversait Dealey Plaza à Dallas, Texas, le 22 novembre 1963, demeure l’un des événements les plus analysés et controversés de l’histoire américaine. Kennedy fut atteint par deux balles : la première traversa son dos et ressortit par son cou, la seconde pénétra puis ressortit de son crâne, entraînant son décès. Le rapport Warren conclut que Lee Harvey Oswald, tireur solitaire, était l’auteur des coups de feu tirés depuis un étage supérieur du Texas Book Depository, à proximité. Oswald fut lui-même assassiné par Jack Ruby alors qu’il était transféré par la police.

De nombreuses théories conspirationnistes ont fleuri, évoquant des complicités de la mafia ou des Soviétiques. Pourtant, des témoignages et enquêtes suggèrent que la catastrophe trouve ses racines dans un échec interne : celui du Secret Service chargé de protéger Kennedy. Selon les récits et mémoires des agents impliqués, la réaction au premier tir fut presque inexistante, laissant le président exposé aux seconde balle fatale.

Une culture machiste ayant probablement influencé le Secret Service

JFK et agents du Secret Service dans la rue, approchés par un membre du public

Le Secret Service, agence fédérale, assure une présence 24h/24 des agents autour du président, prêts à se sacrifier pour sa protection en cas d’attaque. Pourtant, le jour de l’assassinat, les agents entourant Kennedy sont restés figés, n’ayant presque pas bougé après le premier coup de feu, exposant ainsi le président. Cinq secondes plus tard, Kennedy était atteint mortellement.

Selon un rapport publié en 2014, neuf agents sur vingt-huit chargés de la sécurité lors de la cavalcade avaient fait la fête tard la veille, probablement fatigués et affectés par des lendemains de soirée difficiles. Ce phénomène n’était pas isolé : une culture de soirées arrosées et de fêtes régnait au sein de l’agence, reflet du stéréotype machiste des années 1960. Malgré les alertes adressées aux responsables sur l’impact négatif de ce mode de vie sur la vigilance des agents et la sécurité, rien ne changea.

Abraham Bolden, premier agent noir recruté par le Secret Service et junior lors de l’attentat, décrit dans ses mémoires « The Echo from Dealey Plaza » son horreur face au laxisme constaté dans l’agence. Il écrivit que les agents seniors paraissaient arrogants et sûrs d’eux jusqu’au moment de la mort de Kennedy, leur attitude excessive ayant régné jusque-là.

Le Secret Service toujours critiqué pour ses scandales et manquements

Agent du Secret Service en uniforme

Après l’attentat, les hauts responsables du Secret Service niaient toute influence négative d’une culture festive sur leur efficacité. Cependant, les enquêtes journalistiques révélèrent que les fêtes de l’administration Kennedy avaient contaminé l’agence. Certains agents entretenaient même des relations intimes avec des membres de la famille élargie du président, soulignant un déclin du professionnalisme dans les mois précédents l’assassinat.

Malgré une responsabilité évidente dans cette tragédie, la culture permissive du Secret Service n’a guère changé. Les nombreuses affaires de scandales au fil des décennies le confirment. En 2012, une équipe surnommée les « Dirty Dozen » fut renvoyée d’une mission en Colombie pour consommation excessive d’alcool et fréquentations douteuses. En 2015, une enquête gouvernementale établit que deux agents impliqués dans un accident à la Maison-Blanche étaient probablement sous influence.

Les défaillances persistent encore aujourd’hui. La campagne présidentielle de 2024 fut marquée par une tentative d’assassinat contre Donald Trump, lors d’un rassemblement en Pennsylvanie. Thomas Crooks, 20 ans, parvint à tirer huit coups de feu, tuant un spectateur, en blessant deux autres et frôlant Trump à l’oreille. Le Secret Service fut violemment critiqué pour une « cascade d’échecs » selon un rapport sénatorial de 2025, alors même que l’agence n’a procédé à aucun renvoi.

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