Ce que voient vraiment les scanners corporels TSA en aéroport

par Olivier
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Ce que voient vraiment les scanners corporels TSA en aéroport
États-Unis

Les vols aujourd’hui paraissent bien différents de ceux d’autrefois. Jadis, les passagers profitaient de sièges confortables, dégustaient des plats raffinés servis sur de la vaisselle en argent, fumaient à leur guise, et passaient au travers des contrôles de sécurité sans restriction sur les liquides dans leurs bagages. Tout cela a radicalement changé après les attentats du 11 septembre 2001 à New York.

Depuis cette date, les aéroports du monde entier ont adopté des mesures de sécurité de plus en plus strictes. Ces règles incluent la limitation du volume des contenants de liquides, l’interdiction d’objets comme les coupe-ongles, l’obligation de sortir ordinateurs portables des sacs pour inspection, et bien sûr, les fameux scanners corporels, souvent perçus comme intrusifs et attentatoires à la vie privée.

Contrairement à certaines idées reçues, ces scanners ne dévoilent pas l’apparence exacte du corps ou les détails personnels comme les poignées d’amour ou la cellulite. Leur fonctionnement est proche de celui des rayons X, mais avec des particularités importantes. Ils émettent des ondes à radiofréquence non ionisantes qui rebondissent sur les objets métalliques, organiques ou non, signalant tout élément suspect à l’agent de sécurité.

Passenger passing through TSA scan

Des ondes électromagnétiques de faible intensité pour repérer les objets suspects

Il est légitime de se demander si les scanners utilisés par la TSA et dans d’autres aéroports ne sont pas dangereux à cause des rayons X qu’ils utilisent. Pourtant, la réalité est tout autre. Ces appareils émettent une dose extrêmement faible d’énergie, environ 0,1 microsievert par contrôle, contre 100 microsieverts pour un examen médical standard, soit mille fois moins d’exposition.

Leur technologie dite d’imagerie avancée (Advanced Imaging Technology – AIT) utilise des longueurs d’onde légèrement supérieures à 10 millimètres qui ne pénètrent la peau que sur moins d’un millimètre. À l’inverse, les rayons X utilisés en radiologie ont des longueurs d’onde beaucoup plus courtes, de 0,01 à 10 nanomètres, capables d’entrer profondément dans le corps humain, jusqu’aux poumons.

Cette distinction explique pourquoi les personnes porteuses de pacemakers ne risquent pas d’endommager leur appareil en passant au scanner, même si celui-ci peut détecter le métal et déclencher une alarme. C’est précisément cette capacité à détecter les matériaux métalliques et organiques qui permet le repérage d’objets interdits : clés, pièces de monnaie, montres, drogues ou explosifs.

Les ondes électromagnétiques traversent aisément les vêtements, mais rebondissent sur la peau et les objets dissimulés, ce qui exclut la possibilité que les scanners prennent des images détaillées du corps humain.

Scanned body image on tablet

Ce que voient vraiment les agents de sécurité

Les agents de la TSA ne disposent pas d’une vision détaillée ou voyeuriste des passagers. L’image affichée sur leurs écrans est une silhouette simplifiée, ressemblant à un dessin enfantin du corps humain. Lorsqu’un objet suspect est détecté, un petit carré jaune apparaît à l’endroit précis où se trouve l’élément problématique.

Cette indication entraîne une inspection complémentaire par une fouille manuelle avec un détecteur portatif ou une palpation. À condition de ne pas transporter d’objets illégaux ou dangereux—comme ce fut le cas dans certains incidents récents avec des objets insolites—le contrôle s’achève rapidement et le voyageur peut poursuivre sa route.

Différents modèles de scanners peuvent afficher des images légèrement différentes, mais aucun ne montre des détails personnels comme l’aspect des poils ou d’autres caractéristiques intimes.

TSA employees checking luggage contents

Une technologie en constante évolution pour plus de rapidité et de respect de la vie privée

Depuis leur introduction au début des années 2010, la perception du public face aux scanners corporels a révélé de nombreuses inquiétudes, tant sur le plan de la vie privée que sur la sécurité sanitaire. Ces préoccupations ont encouragé le développement de modèles nouveaux et améliorés.

Certains scanners modernes, comme ceux de la société Evolv Technology, peuvent analyser jusqu’à 600 personnes par heure, soit un passage toutes les six secondes. Cette avancée contribue à réduire les files d’attente tout en maintenant un haut niveau de contrôle. En somme, l’objectif principal reste bien de garantir la sécurité sans empiéter inutilement sur l’intimité des voyageurs.

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