Climat: Monde sur une trajectoire de réchauffement 2,5°C

par Olivier
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Climat: Monde sur une trajectoire de réchauffement 2,5°C

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À deux jours de l’arrivée des dirigeants mondiaux à Belem pour la COP30, le bilan est tombé : les engagements actuels orientent le monde vers un réchauffement climatique bien au‑delà des objectifs de l’accord de Paris, alerte l’ONU. Le réchauffement est attendu entre 2,3 °C et 2,5 °C au cours de ce siècle si les feuilles de route climatiques des pays sont intégralement mises en œuvre, selon les calculs de l’ONU Environnement (PNUE).

Les chefs d’État et de gouvernement, réunis par le président brésilien jeudi et vendredi, seront confrontés à leur échec collectif pour l’instant à tenir les objectifs de l’accord de Paris. Le texte adopté il y a dix ans vise à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous » de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à tenter de la contenir à 1,5 °C. Or, cette limite sera quasi certainemen t franchie dans les prochaines années.

Forte augmentation des gaz à effet de serre en 2024

Le monde continue de brûler davantage de pétrole, de gaz et de charbon, entraînant une très forte hausse des émissions de gaz à effet de serre en 2024 (+2,3 %). En valeur absolue, les principaux responsables sont l’Inde (1,46 milliard d’habitants), suivie par la Chine, la Russie et l’Indonésie. Les émissions de l’Union européenne ont continué à reculer, tandis que celles des États‑Unis n’ont pratiquement pas diminué (+0,1 %).

La nouvelle fourchette de température publiée montre une amélioration d’environ 0,3 °C par rapport à l’an dernier, mais elle bénéficie aussi de changements méthodologiques (de l’ordre de 0,1 °C) et intègre les engagements américains formalisés sous l’administration Biden, qui restent susceptibles d’être remis en cause (effet évalué à environ 0,1 °C).

La trajectoire de Paris est loin d’être en vue

« L’ambition et l’action ne sont pas du tout aux niveaux nécessaires dans le monde et collectivement », explique Anne Olhoff, responsable scientifique du rapport. Ces estimations reposent sur les feuilles de route 2035 que les pays devaient publier avant la COP30. Sur la seule base des politiques actuellement en place, le réchauffement pourrait atteindre 2,8 °C, calcule l’ONU.

Dans un autre rapport publié la semaine précédente, l’ONU soulignait la difficulté à quantifier l’effet des plans climatiques nationaux, faute de données, estimant une baisse des émissions de seulement −10 % dans la prochaine décennie par rapport à 2019, alors que −60 % seraient nécessaires. Conclusion identique : la trajectoire de l’accord de Paris est loin d’être suivie. L’ONU évoque désormais un scénario de dépassement « temporaire et minimal ».

Les scientifiques rappellent que chaque fraction de degré supplémentaire accroît l’intensité des cyclones et des canicules et réduit les chances de survie des récifs coralliens. « Nous avons encore besoin de réductions sans précédent des émissions de gaz à effet de serre, dans un délai de plus en plus court, dans un contexte géopolitique difficile », résume Inger Andersen, cheffe de l’ONU Environnement.

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