Les requins sont sans conteste des créatures impressionnantes. L’image d’un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, glissant avec puissance dans l’eau grâce à ses dents acérées et ses mâchoires robustes, suscite souvent une crainte instinctive. Selon une étude de 2015, 51 % des Américains se disent « absolument terrifiés » par les requins (source). Si le film culte de Spielberg « Les Dents de la Mer » a largement contribué à cette peur, il existe aussi des raisons profondément ancrées dans notre mémoire évolutive.
Blake Chapman, spécialiste des requins à l’Université du Queensland, explique à National Geographic que « la peur est un héritage de nos premiers ancêtres. Les animaux, comme les requins, sont des entités biologiques que nous sommes prédisposés à craindre » (source). Cependant, malgré leur puissance indéniable, la peur des requins est souvent exagérée. En effet, les attaques mortelles restent un phénomène rare.

En 2021, seule une poignée d’accidents dus à des requins ont été enregistrés à travers le monde. Le fichier international des attaques de requins du Florida Museum of Natural History a recensé 73 attaques non provoquées, accompagnées de 39 incidents provoqués (source). Parmi ces interactions, 11 ont été fatales, dont deux cas suite à des provocations. Les probabilités qu’une personne soit mordue par un requin s’élèvent en moyenne à 1 sur 3 748 067 (source).
Pour mettre ces chiffres en perspective, diverses activités quotidiennes présentent un risque bien plus élevé, tel que la conduite automobile, l’escalade d’une échelle, les piqûres de moustiques, ou même les coups de foudre (source).

En revanche, le règne des requins est bien plus menacé par l’homme que l’inverse. Chaque année, plus de 70 millions de requins sont tués, souvent pour le sport, leurs dents ou leurs nageoires. Selon American Oceans, ce chiffre pourrait dépasser les 100 millions (source).
Ainsi, alors que nous redoutons les requins en raison d’instincts primitifs, ce sont eux qui ont bien plus de raisons de craindre les humains. Ce rapport inverse invite à remettre en question la peur irrationnelle et à adopter une vision plus équilibrée envers ces fascinants prédateurs marins.
