Comment Stephen Hawking parlait grâce à l’intelligence artificielle

par Olivier
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Comment Stephen Hawking parlait grâce à l'intelligence artificielle
Royaume-Uni

Le scientifique britannique Stephen Hawking

Stephen Hawking avait 21 ans lorsqu’il a commencé à percevoir une maladresse inhabituelle. « J’ai réalisé que quelque chose n’allait pas tout à fait, et j’ai été quelque peu mécontent lorsqu’un médecin m’a conseillé de réduire la consommation de bière », a-t-il expliqué dans son livre Brief Answers to the Big Questions. Ce n’était pas les effets d’un excès d’alcool, mais les premiers signes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative. Cette dernière a lentement privé Hawking de sa capacité à marcher, à utiliser ses bras, puis à parler, tout en laissant intacte sa faculté intellectuelle, lui permettant d’explorer la physique et la cosmologie et de devenir un scientifique mondialement reconnu pour ses travaux sur les trous noirs et d’autres phénomènes.

Malgré un pronostic initial lui donnant seulement quelques années à vivre, Stephen Hawking a survécu jusqu’à l’âge de 76 ans. Il s’est appuyé sur la technologie, notamment sur l’intelligence artificielle, pour maintenir sa communication avec le monde, à mesure que sa maladie évoluait. Dès 2014, Hawking utilisait une forme élémentaire d’intelligence artificielle pour contrôler un système informatique destiné à parler, naviguer sur Internet, écrire et plus encore.

Le muscle de la joue, un ordinateur et l’intelligence artificielle

Stephen Hawking avec son ordinateur et son interface

Avec la progression de la SLA, Stephen Hawking a perdu la capacité d’utiliser ses doigts pour naviguer sur son système informatique, particulièrement après avoir perdu sa voix en 1985. Sa dépendance à la technologie est alors devenue absolue. Jusqu’à sa mort en 2018, il utilisait un système informatique composé d’un programme développé par Intel nommé ACAT, contrôlé par un seul muscle de sa joue. Un curseur balayait automatiquement le clavier par lignes ou colonnes, et Hawking sélectionnait les caractères désirés par un léger mouvement de sa joue détecté par un capteur infrarouge placé sur ses lunettes.

Intel a collaboré pendant des années avec le scientifique pour perfectionner ce logiciel, qu’elle a ensuite rendu open source afin qu’il soit accessible gratuitement. En 2016, ACAT intégrait une forme basique d’intelligence artificielle sous la forme de texte prédictif, similaire aux claviers de smartphones, ce qui a considérablement réduit le temps nécessaire à Hawking pour accomplir des tâches informatiques. Ce qui lui demandait auparavant jusqu’à quatre minutes pouvait ainsi être réalisé en une dizaine de secondes. La société britannique Swiftkey a participé au développement de l’IA prédictive utilisée dans le système. L’algorithme s’appuyait sur les conférences et ouvrages précédemment rédigés par Hawking pour anticiper les mots que le professeur souhaitait taper.

Les réflexions de Stephen Hawking sur l’intelligence artificielle

Cerveau illustré avec des lignes colorées

Stephen Hawking a utilisé une forme d’intelligence artificielle pour interagir avec le monde extérieur, notamment pour accélérer le temps nécessaire à la conversion de son texte en parole, lui permettant ainsi de s’exprimer lors de nombreuses interviews. Pourtant, il n’a jamais manqué de mettre en garde contre les risques potentiels de l’IA, qu’il considérait capable, à terme, de causer la fin de l’humanité. « Le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait signifier la fin de la race humaine », expliquait-il en 2014. « Elle évoluerait de manière autonome et se reprogrammerait à un rythme exponentiel. » Toutefois, Hawking reconnaissait que, à ce stade, les IA étaient déjà utiles et bénéfiques.

Il estimait nécessaire de poursuivre la recherche pour mieux comprendre tant les bénéfices que les risques liés à l’intelligence artificielle, notamment si cette dernière devait évoluer sans contrôle. Son expérience personnelle, dépendant de l’IA pour parler et interagir, lui conférait une compréhension approfondie et nuancée de cette technologie, bien au-delà de l’appréhension moyenne. L’avenir dira s’il avait raison.

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