La vérité sur la tentative de l’URSS de voler la navette spatiale
Au début de la guerre froide, l’Union soviétique semblait être à la pointe de l’exploration spatiale, suscitant une paranoïa extrême aux États-Unis. Cependant, en 1981, la domination soviétique au-delà de la Terre était largement évanouie après les missions Apollo et le premier lancement de la navette spatiale. Les responsables soviétiques désiraient ardemment une réponse soviétique à ce développement afin de donner l’apparence d’une parité technologique, tant sur le plan international qu’en interne, pour apaiser les craintes que l’engin américain puisse être utilisé comme un bombardier nucléaire.
Plusieurs conceptions ingénieuses furent proposées, mais toutes furent rejetées car elles ne correspondaient pas aux capacités ou à l’esthétique de la navette spatiale. Les Russes décidèrent donc d’utiliser leur réseau d’espionnage pour examiner les données de plusieurs institutions américaines impliquées dans le programme de la navette, rassemblant suffisamment d’informations pour commencer leur propre programme. Malgré cette utilisation évidente des ressources américaines, cet effort soviétique fut non seulement un succès, mais, à bien des égards, supérieur à l’original.
Le Buran : plus qu’une simple copie de la navette spatiale
Malgré les efforts de l’administration Reagan pour classer des documents auparavant publics et induire les espions en erreur, les ingénieurs soviétiques parvinrent à combler les lacunes d’ici 1988. Entièrement non habité en raison de systèmes de survie encore en développement, le vaisseau Buran fut lancé pour sa première et unique mission, orbité autour de la Terre deux fois avant d’atterrir au Kazakhstan. Pour beaucoup, c’était le sommet de son succès, un seul lancement non habité avant que l’Union soviétique ne l’abandonne comme un véhicule coûteux et militairement inutile.
Cela aurait pu être une occasion gravement manquée dans les années à venir. Pour accéder à l’espace, la navette américaine utilisait ses propres fusées intégrées alimentées par un réservoir de carburant externe et deux propulseurs à propergol solide. Le Buran, en revanche, était entièrement propulsé par un système de fusée à carburant liquide indépendant, et disposait d’aménagements pour l’éjection de l’équipage ainsi que pour un vol non habité. Lorsqu’on le compare à la navette spatiale, le Buran n’était pas qu’une réplique, il était théoriquement un engin globalement plus sûr. Cela dit, la navette américaine a connu un sort similaire pour des raisons analogues en 2011, rendant cette comparaison quelque peu caduque.