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La Terre ne tourne pas toujours à la même vitesse. En 2025, trois journées se distinguent par leur courte durée : les 9 et 22 juillet ainsi que le 5 août. Ce sont ces jours-là que notre planète accomplira une rotation complète en environ 1,5 milliseconde de moins que la norme de vingt-quatre heures.
Cette variation, bien que minime, trouve son origine dans plusieurs phénomènes naturels. Principalement, l’influence des vents et des marées joue un rôle majeur en déformant légèrement la Terre et en modifiant ainsi sa vitesse de rotation.
Christian Bizouard, astronome et directeur de recherche au Laboratoire temps espace de l’Observatoire de Paris, précise que ce phénomène annuel est une constante bien comprise. Chaque été, on observe des fluctuations, avec des jours particulièrement courts. En 2025, le record de la journée la plus courte devrait être atteint le 5 août, où la durée du jour sera d’environ 1,5 milliseconde inférieure aux 86 400 secondes du temps atomique de référence.
Il est important de noter que cette variation est trop faible pour avoir une incidence directe sur nos activités quotidiennes et reste moindre que celle observée le 5 juillet 2024, lorsque la Terre a battu un record de vitesse en gagnant 1,66 milliseconde par rapport à la durée habituelle.
L’effet des vents et des marées
La rapidité accrue de la rotation terrestre en été peut être attribuée à plusieurs causes agissant simultanément. L’atmosphère et, plus particulièrement, la force fluctuante des vents exercent une influence notable.
L’effet principal provient de la modulation saisonnière des vents qui impacte la vitesse de rotation, phénomène que les scientifiques comprennent parfaitement.
À cela s’ajoute l’action des marées, associée à la position de la Lune par rapport à l’équateur. La Lune provoque une déformation de la Terre, qui se déplace selon son emplacement, modifiant la vitesse de rotation de notre planète terrestre. Cette dynamique s’apparente au mouvement d’un patineur artistique qui tourne plus lentement en écartant les bras et accélère en les ramenant proche du corps.
Ainsi, lorsque la Lune se situe légèrement en dessous du plan équatorial, la déformation causée est plus proche de l’axe de rotation terrestre, accélérant la vitesse de rotation. Bien que ce phénomène de marée se répète tous les treize jours, son association avec les conditions atmosphériques estivales provoque les journées les plus courtes.
Une histoire de vitesse variable
Ces fluctuations d’une journée à l’autre s’enracinent dans une histoire longue et complexe des changements de la vitesse de rotation terrestre. Par exemple, au cours des dernières centaines d’années, la durée du jour s’est modifiée significativement. En 1660, un jour durait environ 6 millisecondes de moins que 24 heures, tandis qu’en 1910, il excédait la durée standard de 4 secondes.
Plus loin dans le passé, il y a soixante-dix millions d’années, les journées ne duraient que 23 heures et 30 minutes, comme l’indiquent les études sur les dinosaures. Des fossiles de coraux datant de 430 millions d’années révèlent même que les jours ne dépassaient pas 21 heures à cette époque.
Depuis 2000 avant Jésus-Christ, la durée du jour a augmenté en moyenne de 60 millisecondes, soit environ 2 millisecondes par siècle. Ce ralentissement progressif s’explique par l’interaction des marées, qui génèrent un frottement ralentissant la rotation de la Terre et provoquant une perte d’énergie.
Une accélération récente inexpliquée
Malgré ce ralentissement général à long terme, les scientifiques ont observé une tendance contraire depuis les années 1970 : une accélération de la vitesse de rotation. Ce phénomène, particulièrement marqué ces cinq dernières années, amène parfois la durée d’un jour à se situer en dessous des 24 heures traditionnelles.
Actuellement, cette accélération demeure un mystère pour les chercheurs. Christian Bizouard parle même du « grand mystère de la rotation de la Terre ». Cette situation rappelle que les journées ne font jamais exactement vingt-quatre heures en réalité. Cette durée est une mesure artificielle créée par l’homme, contrairement à la rotation naturelle de la Terre qui présente des irrégularités pouvant atteindre l’ordre d’une seconde.
Cette infime seconde détient pourtant une importance considérable pour la mesure du temps et la compréhension de notre planète.
