La lutte contre le coronavirus a pris une dimension mondiale : l’Organisation mondiale de la santé a qualifié l’épidémie de pandémie, et la question se pose désormais à l’échelle planétaire. Parmi les espoirs les plus répandus figure l’idée que, comme pour la grippe saisonnière, la montée des températures printanières pourrait freiner la propagation du virus. Pourtant, ce coronavirus n’est pas forcément comparable à la grippe saisonnière, et il reste crucial d’examiner les preuves scientifiques avant de céder à l’optimisme.
Freiner ou pas, telle est la question

Le 9 mars, un article du Boston Herald a exploré cette interrogation et a montré que certains experts estiment qu’une atténuation possible pourrait survenir au printemps. Toutefois, la communauté scientifique reconnaît manquer encore d’éléments concrets pour trancher avec certitude.
Voici les principaux arguments avancés par les spécialistes interrogés :
- Optimisme prudent : certains épidémiologistes estiment que l’arrivée des beaux jours et le fait que les gens passent plus de temps à l’extérieur pourraient naturellement réduire la transmission.
- Mécanique des gouttelettes : selon Thomas Jaenisch (University of Colorado School of Public Health), l’air chaud et sec favoriserait une chute plus rapide des gouttelettes respiratoires, tandis que l’air humide et froid permettrait à ces gouttelettes de rester en suspension plus longtemps.
- Scepticisme : Marc Lipsitch (Harvard) rappelle que la météo pourrait ne pas modifier significativement la propagation et alerte même sur un risque d’aggravation dans l’hémisphère sud au moment de leurs saisons froides.
- Prudence méthodologique : David Heymann (London School of Hygiene and Tropical Medicine) refuse de spéculer en l’absence de preuves robustes et met en garde contre le faux sentiment de sécurité que pourraient engendrer des prédictions hâtives.
En somme, si certains éléments physiques et comportementaux laissent entrevoir un possible ralentissement du coronavirus avec le printemps, l’absence de données définitives incite à la prudence. Pour l’instant, il est préférable de rester réservé face aux hypothèses trop optimistes et de continuer à suivre les observations et recommandations scientifiques.
Sources citées : BBC, Boston Herald, National Geographic.
