Le corps humain compte environ 600 muscles, mais certains d’entre eux ne sont plus aussi sollicités qu’autrefois. Avec les avancées technologiques modernes, notre quotidien est souvent moins exigeant physiquement, ce qui conduit certains muscles à devenir superflus. Parmi ces muscles, le muscle palmaris longus du avant-bras illustre parfaitement cette évolution.
Cette pièce musculaire est devenue facultative chez une grande partie de l’humanité. Pour observer son existence, il suffit de tourner la paume de la main vers le haut, puis de serrer le poing fermement. Au centre du poignet, on remarque parfois un cordon musculaire tendu verticalement : c’est le palmaris longus. Cependant, ce muscle n’est pas présent chez tout le monde.
Son absence varie selon les populations et les régions du globe. Par exemple, elle est relativement rare dans certaines zones avec seulement 1,5 % de personnes sans ce muscle, tandis que dans d’autres, ce chiffre peut atteindre jusqu’à 64 %. Les études montrent que les individus du Zimbabwe sont les moins susceptibles de le posséder, alors que ceux de Turquie en sont le plus souvent dotés.
Le muscle palmaris longus peut même être asymétrique : il est possible de l’avoir sur un bras et pas sur l’autre. Cet aspect témoigne de son statut de muscle vestigial, c’est-à-dire dépourvu de fonction majeure dans notre physiologie actuelle. Pour ceux qui le conservent, il améliore légèrement la flexion du poignet, mais son rôle principal et fascinant est médical. En effet, ce muscle est fréquemment utilisé comme tendon donneur lors d’interventions chirurgicales réparatrices, faisant du palmaris longus un « petit trésor » fonctionnel malgré son apparente inutilité.
Le muscle palmaris longus illustre ainsi merveilleusement comment l’évolution et l’adaptation humaine influent sur notre anatomie. Savoir observer ces petits détails nous rapproche de la compréhension profonde de notre corps et de son histoire évolutive.