Les vagues pandémiques : comprendre le phénomène

par Olivier
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Les vagues pandémiques : comprendre le phénomène
France

Une analyse historique remontant à 2006, publiée dans la revue Emerging Infectious Diseases, qualifie la grippe de 1918, responsable d’environ 50 millions de décès dans le monde, de « mère de toutes les pandémies ». Toutefois, la peste noire pourrait bien être la plus ancienne et la plus redoutable de toutes. Le Musée des Sciences de Londres la décrit en effet comme « probablement la toute première pandémie enregistrée », ayant plongé l’Europe dans la calamité au XIVe siècle. Ces fléaux historiques partagent plus qu’une simple ampleur dévastatrice : ils se sont propagés en plusieurs vagues distinctes, témoignant d’un phénomène cyclique.

Illustration des vagues pandémiques

Selon ScienceDirect, « les pandémies sont intrinsèquement imprévisibles quant à leur apparition et leur gravité », rendant incertaine la survenue de multiples vagues. Pourtant, la peste noire et la grippe de 1918 ont connu des secondes vagues particulièrement meurtrières. De même, la pandémie H1N1 de 2009, qui aurait causé entre 151 700 et 575 400 décès selon le CDC, a vu une seconde vague plus virulente que la première. Quels mécanismes expliquent ces récidives ?

Une seconde vague souvent plus dévastatrice que la première

Infection virale

Les vagues pandémiques varient considérablement en durée et en intervalle. Par exemple, le Musée des Sciences de Londres précise que la peste noire, décimant l’Europe de 1347 à 1351, constituait la première vague d’une pandémie s’étendant sur plusieurs siècles. Sa seconde vague, encore plus meurtrière, survint au XVIe siècle, suivie d’une troisième au XIXe siècle. À l’opposé, lors de la pandémie de 1918, les vagues se sont succédé en quelques mois seulement : le premier épisode au printemps, puis un second à l’automne. Une étude de 2013 publiée dans PLOS One montre que la pandémie de 2009 suit une tendance similaire, avec une première vague en mars et une seconde en octobre. Toutefois, certains pays, comme la Chine, n’ont pas connu de seconde vague.

Après avoir étudié la propagation du virus de 2009, des chercheurs ont identifié cinq dynamiques favorisant l’apparition de secondes vagues pandémiques. Parmi elles, la saisonnalité des interactions sociales joue un rôle crucial : la reprise des cours en automne, par exemple, provoque une recrudescence des cas, après un ralentissement durant les vacances d’été. Une autre explication tient à la faible interaction entre deux populations vulnérables distinctes, ce qui entraîne une propagation inégale du virus. En accord avec cette hypothèse, une étude de 2018 sur la grippe de 1918 suggère que la première vague avait surtout touché les populations pauvres, tandis que la seconde frappait majoritairement les plus aisés.

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