Nous sommes nombreux à avoir déjà vécu cette situation : dans un lieu public, que ce soit un restaurant, une promenade ou une fête, on savoure un plat épicé délicieux. La sensation de chaleur du habanero, du piment ou du jalapeño chatouille agréablement la langue, éveillant les papilles. Pourtant, dès la bouchée suivante, une réaction inattendue se produit. On sent soudain une irritation au niveau du nez, les deux narines se remplissent de mucus, et sans prévenir, le nez se met à couler abondamment.
En l’espace de quelques secondes, les mouchoirs deviennent indispensables pour essuyer les gouttes sur le visage. Même avec un sachet de mouchoirs sur soi, on ne peut s’empêcher de se sentir un peu gêné. Aussi savoureux soit ce mets épicé, chaque nouvelle bouchée relance le ruissellement nasal. Ce phénomène, bien que courant, trouve ses explications dans la science.
La raison tient à l’effet irritant des substances épicées sur les membranes muqueuses. Les poivrons forts contiennent une molécule appelée capsicum, un irritant particulièrement puissant qui enflamme la muqueuse nasale. En réponse à cette irritation, le corps tente de neutraliser l’intrus en produisant un flot de mucus, provoquant ainsi le fameux écoulement nasal.
Mais ce phénomène ne se limite pas aux piments. D’autres condiments comme le wasabi ou le raifort contiennent de l’allyl isothiocyanate, une huile également irritante pour les narines. Le Dr Brett Comer de l’Université du Kentucky explique que cette réaction est un mécanisme naturel : dès que la bouche ou la gorge rencontre une substance étrangère et potentiellement nocive, la production de liquide sert à l’éliminer.
Ce réflexe d’évacuation, qui se manifeste par un nez qui coule, peut dans certains cas s’accompagner d’autres symptômes pour les plus sensibles, tels que des maux d’estomac ou des troubles digestifs. Ainsi, derrière le simple fait d’avoir le nez qui coule en mangeant épicé se cache une véritable réponse immunitaire du corps face à l’agression alimentaire.