Si vous avez déjà passé du temps en mer ou même simplement assis sur un quai, vous avez peut-être entendu ce son inimitable d’un navire soufflant dans sa corne au loin. Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifient ces coups de corne ? Ce n’est pas pour faire du bruit gratuitement. À l’image d’un conducteur de camion qui klaxonne ou d’un cycliste faisant un signe de la main, chaque signal sonore émis par un navire a une signification précise.
Depuis des siècles, les bateaux utilisent les signaux sonores de leur corne comme moyen de communication essentiel. Ils jouent un rôle crucial pour transmettre des messages maritimes aux autres navires afin d’assurer une navigation sécurisée et fluide. Il faut prêter attention au nombre et à la durée des coups de corne, car chaque combinaison signifie une chose différente. Un signal fréquemment entendu est une succession de trois brefs coups : si vous suivez ce bateau, vous feriez bien de vous écarter, car ce navire est en train de reculer.

Trois courts coups de corne signifient un navire en marche arrière

Pour comprendre ce que vous entendez, il est essentiel de connaître la différence technique entre un coup court et un coup long de corne. Selon les règles maritimes, un coup court dure environ une seconde, tandis qu’un coup long s’étend de quatre à six secondes. Les coups courts signalent un changement de direction du navire, jouant un rôle similaire à celui des clignotants sur une voiture.
Un coup court indique un virage à bâbord (gauche), deux coups courts signifient un virage à tribord (droite), et enfin, trois coups courts indiquent la marche arrière, c’est-à-dire que le navire utilise sa propulsion arrière pour reculer.
Parfois, un coup long peut précéder les trois coups courts. Dans ce cas, le coup long indique que le navire s’apprête à quitter le quai, tandis que les trois coups courts montrent qu’il recule. Une illustration célèbre de ce signal sonore se trouve dans une scène du film Titanic de James Cameron, qui dépeint avec précision le départ de l’illustre paquebot depuis Southampton. Le Titanic, dans la réalité, émettait ce coup long unique sans les trois coups courts qui suivraient normalement, car il quitta le port sans reculer.
L’évolution des signaux sonores à bord

Aux débuts de la navigation maritime, les navires ne disposaient pas de cornes pour communiquer. Les marins utilisaient des signaux manuels, des drapeaux et des cloches, mais ces techniques ne fonctionnaient que sur de courtes distances. Avec l’apparition des navires à vapeur à la fin du XVIIIe siècle, les marins remplacèrent les cloches par des sifflets à vapeur puis, au début du XXe siècle, par des cornes pneumatiques à air comprimé. Ces dernières révolutionnèrent la communication maritime grâce à un son plus fort et une portée plus étendue.
Aujourd’hui, les dispositifs sonores à bord des navires sont strictement réglementés. Selon les normes minimales des équipements des embarcations de plaisance définies par la Garde côtière des États-Unis, une corne ou un sifflet est obligatoire pour signaler ses intentions ou sa position. Les bateaux de moins de 20 mètres doivent obligatoirement posséder un moyen efficace de produire un signal sonore.
Les accidents en mer sont souvent liés à une mauvaise utilisation de la corne. Pour garantir la sécurité maritime, il est non seulement essentiel que les cornes fonctionnent correctement, mais aussi que tous comprennent les signaux émis. Ainsi, la prochaine fois que vous entendrez trois coups de corne sur un bateau, sachez que ce signal a un sens précis : il communique une manœuvre de recul indispensable à une navigation sécurisée.
