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Deux supercalculateurs parmi les plus puissants d’Europe doivent prochainement être installés en Isère, sur les sites d’Eybens et de Villefontaine. Ce projet est porté par le consortium français Oréus, soutenu notamment par les entreprises Data One, chargée des infrastructures techniques et bâtiments, et Core42, spécialisée en informatique. L’objectif principal est de renforcer la souveraineté européenne dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Un centre de calcul de très grande envergure
Le premier des deux data centers, situé sur l’ancien site Hewlett-Packard à Eybens, doit entrer en fonction dès le mois de juillet. Selon le consortium, il s’agira d’« un des plus puissants centres de calcul d’Europe », avec un investissement dépassant 800 millions d’euros. Le second centre, implanté à Villefontaine, est planifié pour l’hiver prochain.
Ces plateformes accueilleront plusieurs milliers de serveurs destinés à servir des dizaines de milliers d’utilisateurs. À terme, la puissance électrique visée atteindra 1 gigawatt (GW), ce qui correspond à la puissance d’un réacteur nucléaire classique. Pour commencer, la capacité sera cependant limitée à 15 mégawatts (MW).
Consommation d’énergie et d’eau sous contrôle selon les promoteurs
Kevin Polizzi, président du groupe Unitel et partenaire du projet, assure que la consommation énergétique sera raisonnable au regard des bénéfices apportés : « Tout le monde utilise le numérique quotidiennement, donc en valeur relative les consommations d’énergie restent faibles comparées aux services rendus et à la création de valeur associée. »
En ce qui concerne l’impact sur les ressources en eau, il précise que les centres fonctionneront avec des circuits d’eau fermés, rendant la consommation « anecdotique ». Il évoque enfin une utilisation d’eau située entre 100 et 200 mètres cubes.
Une opposition écologiste manifeste
Ces garanties n’apaisent cependant pas tous les débats. Des militants écologistes se sont mobilisés, notamment à Grenoble où une manifestation s’est tenue début avril contre le data center d’Eybens. À Villefontaine, une pétition a déjà réuni 260 signatures en opposition au projet.
Jérémie, porte-parole du collectif Alternatiba Grenoble, critique la logique sous-jacente : « Plutôt que d’investir dans la production d’électricité renouvelable pour accompagner la transition énergétique, on investit pour accroître la puissance électrique utilisée, augmentant ainsi la consommation énergétique et des ressources dans un domaine numérique en pleine expansion. Cette course effrénée est extrêmement préoccupante. »