Karim Mohamed-Aggad, âgé de 34 ans et frère de Foued Mohamed-Aggad, l’un des assaillants du Bataclan lors des attaques du 13 novembre 2015, se trouve désormais assigné à résidence dans la ville de Lure. Cette décision, prise dans l’attente de son expulsion du territoire, a suscité de vives inquiétudes au sein de la commune, forte d’environ 8 000 habitants en Haute-Saône. Le maire de Lure a lui-même exprimé ses préoccupations et plaidé pour une rotation des lieux de résidence temporaire, en attendant l’aval des pays d’accueil pour procéder à son expulsion.
Quelques faits marquants de ce dossier complexe se déclinent ainsi :
- Condamnation en mai 2017 à neuf ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », suite à plusieurs mois passés en Syrie en 2013 et 2014.
- Nouvelle condamnation à six mois de prison pour non-respect des mesures de surveillance, après avoir purgé sa peine précédemment.
- Déchéance de sa nationalité en novembre 2023 et placement dans un centre de rétention administrative à Metz avant d’être assigné à résidence à Lure en juin 2024.
- Impossible d’exécuter l’expulsion, faute de laissez-passer consulaire indispensable, ni délivré par l’Algérie ni par le Maroc.
Dans ce contexte, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné la nécessité de revoir les règles actuelles, estimant que « l’état du droit est en train de nous paralyser ». À cette occasion, il a plaidé auprès de la Commission européenne pour une refonte de la politique en matière de retours et d’éloignements.
Par ailleurs, Eric Houlley, maire de Lure, déplore une inertie de la part de l’État central qui, selon lui, ne parvient pas à rassurer la population. Des signaux d’alerte se sont multipliés sur les réseaux sociaux et parmi certains acteurs locaux, tels que des employés de grandes surfaces et des représentants de la CPAM, malgré le fait que l’individu respecte régulièrement son contrôle judiciaire.