Chômage des jeunes diplômés : une désillusion croissante en France

par Olivier
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Chômage des jeunes diplômés : une désillusion croissante en France
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Annabelle Rochet

Annabelle Rochet
Publié le 13/02/2025 à 08h02 • Mis à jour le 13/02/2025 à 08h02

L’essentiel

Face à un taux de chômage stable à 7,3 % au quatrième trimestre 2024, de nombreux jeunes diplômés peinent à trouver un emploi à la hauteur de leur formation. Sur les réseaux sociaux, plusieurs d’entre eux détaillent quotidiennement leurs difficultés d’insertion professionnelle, révélant ainsi un mal-être qui perdure depuis longtemps. Confrontés à cette réalité, certains réduisent leurs ambitions en postulant à des postes moins exigeants.

  • Chômage à 7,3 % au quatrième trimestre 2024.
  • Nombreux témoignages sur les réseaux sociaux relatant la difficulté de s’insérer sur le marché du travail.
  • Certains diplômés sont contraints de revoir à la baisse leurs aspirations pour décrocher un emploi.

À 23 ans, Camille cumule un diplôme de coach sportif, un master en école de commerce, trois ans d’alternance et une expérience Erasmus. Sur le papier, son profil est exemplaire pour trouver un emploi stimulant. Toutefois, son compte TikTok témoigne d’un quotidien de chômage, illustrant le fossé entre les attentes et la réalité du marché de l’emploi.

D’après les chiffres de l’Insee publiés le 11 février, le taux de chômage reste quasiment inchangé, tandis que la proportion des jeunes de 15 à 29 ans hors emploi, formation ou études s’élève à 12,8 %, confirmant ainsi une tendance historique difficile à renverser.

Guerre générationnelle

Sur TikTok, de nombreux jeunes expriment leur désillusion. « J’ai obtenu un master en marketing après deux ans de recherches infructueuses pour un premier emploi », témoigne une jeune femme. Un autre profil évoque, avec amertume, que « jeune diplômée » est devenu synonyme de « chômeur qualifié ». Camille partage d’ailleurs son impression de se voir avoir sur la valeur de son Bac +5, espérant que ses études lui garantiraient naturellement une insertion professionnelle plus rapide.

  • Nombreux témoignages de diplômés dénonçant le fossé entre formation et emploi.
  • Commentaires d’aînés rappelant des taux de chômage jadis plus élevés.
  • Déception face à la valorisation excessive du Bac +5 dans un marché saturé.

Les échanges sur les réseaux se ponctuent parfois de récriminations ; certains avancent que pendant leurs études, le sujet du chômage n’était pas abordé, alors qu’auparavant, les chiffres étaient bien plus alarmants, comme en témoigne un taux de 16,1 % chez les 15-24 ans en 2000 selon l’Insee.

« J’ai commencé à baisser mes standards »

Pour d’autres, la critique porte sur une supposée naive valorisation du Bac +5, alors que les postes correspondant à ces qualifications se font rares. Pour Camille, qui a toujours été encouragée à cumuler les diplômes et les expériences, la réalité du chômage est d’autant plus difficile à accepter.

  • Initialement concentrée sur son secteur d’activité, Camille a vite vu ses recherches se heurter à un mur.
  • En septembre, elle a dû revoir ses critères et postuler à des postes de femme de ménage ou hôtesse de caisse, travaux qu’elle exerçait avant même d’obtenir son Bac.
  • La surqualification rend toute évolution et la promesse d’un poste valorisé difficilement accessibles.

Face à la dure réalité du marché, certains jeunes diplômés envisagent désormais une réorientation professionnelle, tandis que d’autres, comme Camille, envisagent de tenter leur chance à l’étranger pour trouver de meilleures opportunités.

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