Lors d’un déplacement dans l’Aveyron le 4 juillet 2025, Emmanuel Macron a affirmé son intention de limiter l’expansion des loups dans les zones de pastoralisme. Le président a déclaré : « On ne va pas laisser le loup se développer et qu’il aille dans des massifs où il est en compétition avec des activités qui sont les nôtres. » Ce positionnement vise à protéger les éleveurs face aux attaques répétées sur les troupeaux, mais a suscité une vive polémique.
Jean-David Abel, pilote du réseau biodiversité chez France Nature Environnement (FNE), a vivement critiqué ces propos sur France Info, les qualifiant de « totalement mensongers » et de « populisme d’un niveau rare ». Selon lui, il s’agit d’une « sortie de route complète » sur un dossier complexe qui ne peut être traité par des solutions simplistes.
Jean-David Abel a notamment rappelé que le loup n’a pas été réintroduit artificiellement en France, mais qu’il est revenu naturellement et bénéficie aujourd’hui d’un statut de protection inscrit dans des conventions internationales. De plus, il a dénoncé les « fakes news » véhiculées en lien avec le loup, notamment l’accusation infondée selon laquelle il serait la cause des incendies, ou la confusion faite entre vautours et autres prédateurs tels que l’ours et le loup.
Une situation nuancée concernant les attaques de loups
En 2024, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a enregistré 4 176 attaques de loups sur des troupeaux, causant 11 224 victimes. Si une baisse de 4,9 % des attaques a été observée dans les Alpes, zone concentrant 80 à 90 % de la population lupine, une hausse des agressions a été recensée dans les nouveaux territoires colonisés par l’espèce.
Cependant, Jean-David Abel tient à nuancer ces chiffres : « Ces dernières années, il n’y a absolument pas eu une augmentation des attaques. Il y a eu effectivement une extension géographique de la répartition des loups, mais les attaques, ça fait plusieurs années qu’au niveau national, elles baissent. » La population lupine en France en 2024 est estimée à environ 1 013 individus.