Pays-Bas : Scandale autour des méga-donneurs de sperme

par Olivier
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Pays-Bas : Scandale autour des méga-donneurs de sperme
Pays-Bas

Aux Pays-Bas, un système mis en place pour garantir l’anonymat partiel et la sécurité biologique des enfants nés grâce à un don de sperme a récemment été gravement compromis. Une enquête conjointe de la chaîne publique NOS et du journal NRC a révélé que depuis 2018, au moins 85 donneurs ont largement outrepassé les limites légales, engendrant des dizaines, voire des centaines d’enfants.

La réglementation néerlandaise limite en effet le nombre de familles pouvant recourir au sperme d’un même donneur à douze. Cependant, pour la première fois, un registre national rétroactif recensant les donneurs depuis 2004, année où le don anonyme a été interdit, a permis d’identifier certains “méga-donneurs” responsables de la naissance de 26 à 40 enfants, et dans certains cas jusqu’à 75.

Des cliniques complices dans ces dépassements

Cette situation résulte en grande partie du fait que, avant la création de ce registre central, chaque établissement médical gère ses propres données, ce qui a facilité pour certains donneurs de multiplier leurs dons dans plusieurs cliniques. De plus, certaines cliniques ont délibérément enfreint les règles en réutilisant à plusieurs reprises le sperme d’un même donneur sans son accord ni celui des mères concernées. Elles ont aussi effectué des échanges de gamètes entre établissements sans laisser de trace, compromettant ainsi la traçabilité essentielle pour la gestion de la filiation et la prévention des risques de consanguinité.

Conséquences et réactions face au scandale

Pour les enfants issus de ces dons, cette situation soulève de graves inquiétudes. Le président de l’association Donorkind souligne que ces personnes devront systématiquement effectuer des tests ADN avant toute relation amoureuse, afin d’éviter tout risque de consanguinité. Ce constat met à mal l’idée même d’un don sécurisé et contrôlé, étendant le scandale à une dimension sociale et éthique importante.

Face à ce dérapage, l’Association des gynécologues et obstétriciens (NVOG) a présenté ses excuses et recommande aux familles concernées de contacter les centres de procréation médicalement assistée (PMA) pour obtenir des informations précises. Ce n’est pas la première fois que le secteur de la PMA aux Pays-Bas est épinglé pour de telles dérives. En effet, des médecins ont déjà été mis en cause pour avoir inséminé des patientes avec leur propre sperme, aggravant ainsi la méfiance autour de cette pratique.

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